Nous avancions, toujours, encore, sans rien dire de passionnant. Ethan n'était pas encore assez proche de moi pour que je lui conta ma vie.
Finalement, les bois laissèrent place à la ville. Je suivis mon ami dans cette partie de civilisation que je ne connaissais pas. Bien vite, nous étions devant les portes du magasin. J'observai que peu de voitures étaient sur le parking. C'était une excellente nouvelle. Moins de voiture signifiait moins de risque de déraper sans le vouloir.

Ethan stoppa sa marche devant les portes coulissantes. Il eut été stupide d'entrer sans un dernier conseil. Ce conseil était d'ailleurs judicieux. Il avait une fois de plus une excellente idée à laquelle bien sur je n'aurais pensé toute seule.

- D'accord, je vais essayer.

Mentalement, je me convins que j'y arriverai. cette pensée me boosta comme jamais et je mis en applications les bonnes idées d'Ethan. Alors seulement nous nous avançâmes vers les portes. Elles s'ouvrirent et je ne lâchai pas mon ami, angoissée malgré tout et concentrée comme jamais.

Nous n'attendîmes pas trois mille ans pour entrer. Comme le dit l'adage, il fallait se jeter à l'eau.
Je suivis Ethan. Je ne le perdais pas des yeux. Je me concentrais sur ses émotions, ou du moins sur ce que j'en percevais. Et quand je ne sentais rien de nouveau, je fredonnais mentalement la première chanson qui me venait à l'esprit. Pour le moment, je tenais le choc. Je n'avais tué personne. Certes, tous me regardaient de travers, mais ça allait.
Ethan nota des références puis il s'en alla au rayon perceuses. Je fis de même.
Entre deux recherches, il s'enquit de mon état.

- Oui, ça va. Je tiens.

C'est alors que je sentis la culpabilité l'envahir. Certes, c"était une bonne distraction pour moi, mais je ne supportais pas qu'il se rongea les sangs à cause de moi. Il fallait que j'arrive à ôter ce poids de ses épaules :

- Calme toi. Rien ne sert de te stresser pour le moment. Tu as eu une bonne idée. Je ne veux pas vivre en ermitte. Je dois m'habituer à l'odeur.

Ethan n'était pas le premier à me trouver jeune. Damon me servait ce refrain assez souvent pour que je m'en souvienne. A croire qu'il se vantait de leur deux cent ans et quelques. Ou alors ils voulaient vraiment me couver, quitte à se changer en poules.
Néanmoins, mes mots n'apaisaient pas ses craintes. Je ne savais plus quoi faire pour le calmer. Tout allait bien mais il ne semblait toujours pas tranquille. Que pouvais je dire ou faire de plus? J'avais beau poser le problème dans tous ses sens, la réponse n'en était pas plus évidente. Alors j'abandonnai.

Les locaux nous regardaient de travers; Ils m'amusaient. Ils me donnaient à penser alors je ne sentais presque plus leur odeur.
Quant à Ethan, il avait quasiment tout le matériel dont il avait besoin, Alors il proposa d'aller aux caisses. Quelle logique...
Cette idée me plaisait. Une fois hors de ce magasin, il irait mieux.

- Je te suis, repris je.

Ethan se mit dans une queue, il patienta et paya quand vint son tour. Enfin, nous sortîmes.

- Alors? tu vas te détendre ou pas?

Celle là, je ne l'avais pas vue venir. En même temps, je ne suis pas médium alors je ne peux pas tout prévoir. Je ne suis qu'empathe. Ne m'en demandez pas plus.
Toujours est il que je n'aurais jamais cru qu'Ethan lui même eut peur de craquer. Cela dit, à bien y réfléchir, ça expliquait pas mal de choses, à commencer par son isolement. Néanmoins, il avait tellement voulu croire en moi (mille merci) que je n'avais pas envisagé qu'il ne se fit pas confiance. Cela dit, il avait totalement raison pour le chocolat. Je ne connais pas grand monde qui puisse y résister, chez les humains, bien sur. D'ailleurs, il me manque, le chocolat. Je sais que je ne peux plus en manger, mais il me manque quand même. Une éternité sans lui, quoi! C'est pas rien.

Ethan parti mais je sus qu'il ne me fuyait pas. Il me laissait seulement analyser les nouvelles données, rien de plus. Je trouvais cela délicat. Mais j'en avais fini d'analyser alors je le rejoignis. Il n'avait que quelques mètres d'avance, rien de bien long à rattraper, quoi.

- Je comprends. Je suis désolée. Je ne savais pas. Si j'avais su... je me serai tu... Et je t'aurais aussi aidé. Tu sais que je suis là pour toi, non?

Ethan déclina poliment mon aide. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Après tout, je n'allais pas le forcer. C'est seulement que proposer mes services est une seconde nature chez moi. Je ne peux pas rester devant quelqu'un qui a un souci sans lui proposer mes services. Sauf si la personne en question est mon ennemie. Je suis peut etre aimable mais pas conne.
Cependant, Ethan était un homme. Généralement, ils n'aiment pas confier leurs faiblesses et leurs petits bobos. Pas besoin de faire maths spé pour comprendre cela.? Y a des gens, c'est comme ça, ils ne veulent pas qu'on les plaignent. Certes;, je ne suis pas comme ça, mais ça existe.

- Pas de souci, dis je en souriant. Y a aucun problème pour moi... Sache seulement que le jour ou tu en auras besoin, je serai là.

Je souriais toujours. Ainsi, je voulais qu'il comprenne qu'il ne m(avait pas vexée.

Ethan médita plusoieurs instants. Pour ne pas partager ses ressentis,n je décidai alors de fredonner une chanson afin de me distraire. Il avait le droit à son intimité. L'empathie ne devait pas me rendre antipathique.

Ethan n'aurait pas eu besoin de préciser qu'il n'était pas doué pour discuter. je l'avais compris depuis un moment et ça ne me dérangeait pas. Moi je n"étais pas douée pour me taire. Nous faisions la paire, quoi. Néanmoins, il ne m'enbêtait pas. Je me demandais même comment il osait penser à cela. Franchement, si le cotoyer m'enbêter, je serai partie depuis un moment. Ce n'était pas parce que j'étais immortelle que je désirais à tout prix mourir d'ennui.

Sans m'en rendre compte, j'avais suivi mon ami à l'arrière du magasin. Il s'était saisis des planches dont il avait besoin avant que je ne m'en rende compte. Puis il alla payer... la jolie vendeuse ne manqua pas de nous regarder de travers et je préférai l"ignorer. Je me concentrai sur Ethan et sur tout sauf elle pour ne pas risquer de lui faire la peau.
Enfin il me rejoignit. Maintenant qu'on avait fait ce qu'il voulait j'avais le droit de décider. d'ailleurs, j'avais une idée quant à la suite du programme...

- Et si nous retournions constuire ta cabane.? Bon, je suis tout sauf quelqu'un de manuel mais j'aime aider... (sans blague songeai je alors). Et puis j'ai hâte de voir ta maison! Ca te dit?

Apparement, Ethan n'avait pas une seconde envisagé que je lui propose de l'aider (et c'est un bien grand mot) à donner vie à ces quelques planches. Il est vrai que la plupart des femmes (dont moi) ne sont pas friandes de ce genre de choses. Cependant, j'ai appris à faire des concessions et à aider mon prochain (comme le dit si bien la Bible). C'est une seconde nature chez moi.
En outre, Ethan avait besoin d'un chez lui bien qu'il n'ait pas besoin de dormir ou de faire la cuisine. Mais l'idée qu'il n'ait pas encore de logement ne me plaisait pas. J'étais peut être encore trop humaine pour envisager les choses sous un autre angle. Non, ça ne me gênait pas de le voir souder bricolezr ou je ne sais quoi pendant deux heures. Avec un peu de chance j'en apprendrais plus sur les travaux manuels. Donc rien ne serait perdu surtout pas mon temps.

Ethan se mit en marche et je le précédait. Il portait je ne sais combien de kilos sur son dos. Bien sur, la vendeuse, cette curieuse qui ne s'occupait pas de ses fesses mais de celles de mon ami, ne manqua pas de s'en rendre compte. Elle tira une tête de trois pieds de long vraiment risible, d'ailleurs.
Ratrappant Ethan qui, pendant que je regardais moi aussi la femme, avait pris de l'avance, je lui reconfirmai que non, ça ne me dérangeait pas.

- Aucun souci de mon côté. Promis juré. On va s'amuser.