Balade (dangereuse ?) le long des falaises...[PV Lewis & Aaron]

Les vrais paradis sont les paradis qu'on a perdus.
Proust (Marcel)

Décidément, je pense que j'aime enfreindre les règles. Et les limites de territoire.
En effet, j'avais décidé de retourner sur le territoire des loups-garous. Je me doutais bien qu'ils ne soient pas tous aussi accueillant qu'Aaron, mais bon. Avec un peu de chance je n'en rencontrerais aucun aujourd'hui. Et je ne me ferais pas tailler en pièces. Ou alors je verrais de nouveau Aaron, ce qui n'était peut-être pas plus mal.

Je marchais donc, tranquillement, sur le territoire des loups-garous. Je longeais les falaises. Le soleil n'allait pas tarder à se coucher, et on pouvait déjà voir des lueurs rose-orangé. Je souris et me dirigeais vers le bord. Le vent ébouriffait mes cheveux, et ces derniers revenaient parfois sur mon visage. Nouveau sourire.

Je restais ainsi, pendant quelques minutes, face à la mer, avant de regarder en bas. Quelques moutons blancs en haut des vagues, un peu d'écume lorsqu'elles se fracassaient contre la paroi rocheuse. C'était un beau lieu, et les loups avaient de la chance de l'avoir.

Une nouvelle odeur, autre que le sel, les arbres et autres, se fit alors sentir. Une ? Ou deux ? Un instant je cru que les loups avaient décidé de me régler mon compte, mais, je me rendis compte que je connaissais ces odeurs... L'une pour avoir découvert son propriétaire récemment, l'autre parce qu'elle avait imprégnée mes vêtements pendant quelques temps...

Invité

« Es-tu un mirage ? »

•J’étais sur la plage, en solitaire. J’observais les vagues qui s’échouaient contre les hautes falaises, écoutais le bruit de l’eau remuée par le souffle du vent. Les alentours étaient déserts ; il n’y avait rien que moi et ma soif constante. Cette envie irrépressible de tuer, de boire, de sentir le sang couler dans ma gorge. C’est alors que je perçu au loin, un homme seul, qui s’avançait vers la grève. En un mouvement je me trouvais derrière lui, prêt à attaquer. Mais le vent me fit parvenir une odeur que je connaissais bien pour l’avoir respiré avec passion. Une odeur qui m’avait rendu fou. Une odeur qui m’avait enivré.
Je levais la tête vers les falaises, et vu une silhouette féminine. Mon corps entier frémit. Etait-ce un mirage, ou bien était-ce bien elle, en haut de cette falaise ?
Je restais un moment, à observer cette silhouette. Mon envie de sang se dissipa ; je n’avais besoin que d’une chose à ce moment là. Lilly.

Je me remémorais alors notre première et dernière rencontre :
J’oubliais tout. Qui j’étais, ce que j’étais, ou j’étais. Plus rien n’importait. J’étais juste là, avec cette femme magnifique. J’étais en totale immersion, plongé dans le flot impétueux du désir. Je ne voulais plus en sortir, d’ailleurs le pourrais-je ? En quelque instant, je me débarrassais de tous mes vêtements, et fis glisser le jeans de Lilly, découvrant ainsi des jambes parfaites. J’enfouis mon visage dans son cou, inhalant l’odeur de sa peau, remontais jusqu'à ses lèvres et l’embrassait avec ardeur. [...]
Notre valse devint plus rythmée, nos mouvements étaient en accord parfait, tout à fait synchronisés. Le souffle de Lilly sur ma peau était comme une caresse, chaude et agréable, comme le vent léger d’automne. Ses mains et ses baisers étaient comme le soleil d’été, ardent. Ses yeux comme la glace qui vous transperce. Sa poitrine douce et délicate comme les fleurs du printemps.
Il était certains que je ne l’avais pas oublié. Comment l’aurai pu-je ?

Mais peut-être n’était-elle qu’un mirage. Ma soif, et mon désir pour elle m’avait peut être rendu fou. Peut-être m’étais-je perdu dans les limbes profondes de ma soif.

Je m’avançais lentement vers les falaises, en serrant les poings. Il fallait que je sache si elle était bien là.
Alors, que me trouvais à quelques mètres d’elle, je perçu une odeur singulière. Nauséabonde qui m’emplit les narines. Un loup-garou. Je restai dans l’ombre, ne voulant pas trop m’avancer, de peur qu’elle disparaisse, mais en guettant l’arrivée éminente d’un loup.