Oh que oui, je voulais qu'il fasse sa cabane. j'avais vraiment hâte de voir la tête qu'elle aurait une fois achevée. Et comme mon ami possédait les mêmes aptitudes que moi, elle serait prête en un rien de temps; C'était parfait.

Je suivis Ethan jusqu"au bois. Nous revinmes au point de départ comme toujours. Je ne doutais pas que mon ami était on ne peut plus attaché à ces lieux. Moi en revanche je préférais de loin la civilisation et son confort. Mais je voulais trop voir la cabane alors je pouvais faire des exceptions, sans compter qu'Ethan n'aimait pas le monde. je n'avais alors pas le droit de lui imposer cela. Puisque je suppotais cette espèce d'isolation, je pense que nous continuerions à nous retrouver dans les parages.

Nous entrames dans les bois. je sentis mon ami détendu au possible.
Ethan portait toujours les planches mais en bon vampire qu'il était ça ne le fatiguait pas. Il eut porté une plume que le résultat eut été le même. D'ailleurs, il eut été intéressant de le démontrer à la vendeuse. J'aurais parié tout l'or du monde qu'elle aurait eu la trouille de sa vie. Mais je ne suis pas assez sadique pour faire des choses pareilles, alors nous étions simplement partis.

- Nous y sommes, dis je quand je reconnus l'arbre. Et j'ai déjà fait des progrès en nature.

Devant l'air inquisiteur d'Ethan, je repris:

- J'ai trouvé l'arbre! Pas mal pour une débutante, non?

Le compliment que me fis Ethan élargit mon sourire comme jamais. J'avais effectivement l'impression d'apprendre vite et de ne pas trop souffrir de tant de changements. En fait, je n'avais pas tellement changé. Au fond de moi je sentais bien que j'étais toujours Rose Bellamy.

Ethan saisit deux planches, de sacrés morceaux de bois que je ne pensais pas pouvoir tenir bien que je fus vampire. Il cala les planches dans l'arbre et me présenta le sol de sa demeure.
Charmant.
En tout cas la cabane serait vite terminée s'il allait aussi vite. Parfait.

J'observais Ethan. Il était concentré. Je sentais presque ses neurones chauffaient.

- Tu veux de l'aide?Je me sens un peu gourde de ne rien faire... Bon, je suis archie nulle mais... y a t-il quelque chose que je puisse faire? Ca me donnerai... l'impression d'exister, de servir de ne pas te laisser t'épuiser tout seul. même si, théoriquement tu ne peux pas t"épuiser.

Je souris. Ethan détacha son regard de ses planches et le posa sur moi.

De ce que je comprenais, Ethan n"aimait pas qu'on le dérange pendant son travail. C'était à se demander si j'avais eu une bonne idée. Néanmoins, il trouva un petit truc pour que je me sente moins gourde. Je dus lui passer les planches à ma droite. Et... ce fut facile. Il n'y a pas si longtemps de ça, j'eus été incapable d'une telle prouesse mais maintenant, j'étais forte et, si j'avais été plus sadique je serai rentrée à Londres régler mes comptes. Je suis sure que Damon aurait été de la partie et qu'on aurait bien ri.

Avant de retourner à son travail, Ethan me tendit un walkman qui avait fait son temps. On en faisait plus des comme ça... depuis dix ans, au moins.
Ethan souhaitait m'occuper (pour que je ne dérange plus... LOL). Il me tendit aussi des Cds de musique classique. C'est sur, un lecteur CD sans Cd ça sert un peu à rien. je souris en prenant les disques entre mes mains.

- Détrompe toi, j'aime ce genre de musique. Merci. Je suis quand même la si besoin est.

Eh oui, je ne pouvais m'en empêcher. je dois être un cas sympa pour les études sociologiques, j'en suis sure.

La cabane prenait forme sous mes yeux alors que j'écoutais l'un des disques d'Ethan.. qui n'était pas mauvais d'ailleurs. Apparemment, j'étonnais mon ami... Eh oui, j'ai toujours été étonnante. Même humaine, je n'ai pas été capable d'entrer dans le moule. Et çane m'a pas toujours aidée d'ailleurs.
Je souris à Ethan. Bizarrement, je le comprenais, peut être à cause de mon empathie.

- Tu ne me blesses pas, repris je. C'est juste que j'ai l'habitude de proposer mes services... mais ce n'est pas plus mal de ne pas t'aider. primo ta musique est super et secundo je suis vraiment nulle en bricolage. J'aurais surement démoli ta cabane. Sans compter que tu t'en sors bien tout seul.

J'admirais ce qu'il faisait de ses dix doigts. je ne pourrais jamais faire aussi bien j'en étais sure. Alors je repris ma contemplation de ses moindres mouvements en battant la mesure avec le pied. ca aussi c'est naturel chez moi. D'ailleurs je ne puis vivre sans musique. L'idée d'Ethan avait donc été des meilleures. Pour sa cabane comme pour moi. Bref, tout le monde était content.

Maudite. je n'avais jamais vu les choses sous cet angle et c'était peut être un tort. Après tout, ma maladresse légendaire et le fait que je provoque catastrophes sur catastrophes n'étaient peut être pas le fruit du hasard mais d'un sort genre "Belle au bois dormant" en moins glauque et sans les trois fées. Ou pas. Toujours est il que la remarque d'Ethan me fit bien rire.

- Bien vue. En fait j'envisage toujours le pire. C'est une façon de se satisfaire de ce qui se passe réellement après. Ou bien je suis folle.

Ethan redescendit sur terre pendant que j'achevais mon commentaire plus ou moins sensé. Il contempla son travail alors je fis de même.
ce n'était certes pas Versailles mais ce n"était pas mal du tout. Je n'aurais pas mieux fait moi même, au contraire. De plus, il lui avait fallut moins d'une heure. Ethan aurait en fait pu se lancer dans une entreprise d'architecture. Et il aurait fait fortune. Néanmoins son "c'est pas trop mal" était déplacé. Son travail était carrément génial.

- Pas trop mal? relevai je. Tu rigoles ou quoi? C'est juste super ce que tu as fait en une heure. Franchement, si j'avais envie de vivre ailleurs que dans une maison, je demanderai tes services.

Ethan avait parfaitement raison. J'étais un peu pessimiste sur les bords. Cependant, un peu d'amour était le remède à mon état. Et j'espérais qu'en la personne de Stefan j'avais trouvé un antidote définitif.

- Tu as raison, je suis le pessimisme incarné. Mais il parait que ça fait mon charme.

Je souris.

Ethan remit cette histoire de cotoyer les hommes sur le tapis. Heureusement, il ne le disait pas sérieusement, ce qui me permit de me détendre.
Puis il parla de l"effondrement éventuel de sa demeure ce dont je doutais. L'ayant vu à l'ouvrage, je ne pouvais imaginer qu'Ethan ait fait un mauvais travail. En fait, je ne pouvais envisager qu'un vampire se planta.

- Quelque chose me dit que cette cabane peut tenir cent ans voir plus.

Puis, une idée me traversa l'esprit:

- Tu me fais entrer?

Apparemment, Ethan n'était pas mieux que moi question optimiste. Au moins, il ne se permettrait pas de juger. Au contraire;, il me fit sourire de plus belle. Son idée de calcul m'intrigua bien que j'ai une sacrée aversion pour les maths. J'avais quand même envie de comprendre un peu mieux ses théories.
Mais je n'eus pas le temps de tergiverser que déjà il m'enlaçait pour me faire entrer. Oui, je sais, vampire que j'étais, j'étais tout à fait apte à y aller de moi même. Cependant, je me considérais encore comme une humaine, je n'avais pas assez de recul ni assez d"assurance pour y aller de moi même.

La minute qui suivit, j'étais en haut, avec lui dans la pénombre de sa demeure. Malgré tout je voyais comme en plein jour. Seules les couleurs différaient.
Je fis rapidement le tour du propriétaire, admirant une seconde fois l'oeuvre d'Ethan. Certes, ce n'était toujours pas Versailles mais c'était la plus belle cabane que j'ai vue.

- Splendide. Y a plus qu'a meubler... si tu veux bien sur.

Oui, je n'allais pas lui imposer telle ou telle déco pour sa maison. De toute façon, ce n'était qu'un détail.

Ethan était plus ou moins de mon avis en ce qui concernait l'ameublement de sa nouvelle demeure. Mais il ne mettrait pas de papier peint aux murs et il avait raison. Je n'en attendais pas moins de lui. Depuis quand met on du papier peint dans une cabane? Je ris.

- Tu as bien raison. Ca jurerait, la tapisserie. Sauf s'il y a des canards dessus... Non, je déconne.

Je lui souris de toutes mes trente deux dents. Ma blague était nulle. Néanmoins, Ethan ne fit aucun commentaire. Il regarda alentours et je sentis la tristesse et les regrets poindre dans son esprit alors que la nuit tombait. J'aurais aimé aidé mon ami mais il m'avait bien fait comprendre qu'il ne voulait pas de ça. C'est ainsi que j'ignorais son soupire et me concentrais sur sa nouvelle question.
Une excellente question. Comment occuper notre soirée? Un resto? Non surement pas. Ils ne servent pas de sang en barquette... Alors???

- Si tu veux encore de moi, j'appelle chez moi et je dis que tu m'as invitée chez toi. Ca te dis ou bien suis je trop pénible?

Alors Ethan et moi étions d'accord. Je restai.
Prenant mon téléphone, j'appelais mon oncle. Il décrocha rapidement.

- Salut c'est Rose... Je peux sortir ce soir? Un ami m'invite.

Il tergiversa un bon moment. Je l'entendis appeler ma tante et ça discuta encore et encore. Finalement, il accepta et je raccrochai tous sourires.

- Voilà, ils sont au courant, ils ne vont pas appeler la police. Nous sommes libres de faire ce que tu veux de la soirée.

Je m'assis. Je ne savais pas quoi lui proposer pour tuer le temps en ma compagnie puisque je ne le connaissais pas encore vraiment.
Cependant, je lisais assez clairement en lui pour sentir ce timide bonheur dans son ame. Je n'avais pas lu ce sentiment lors de notre première rencontre. Je me demandais ce qui avait changé entre temps. Je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus mais j'etais ravie s'il quittait son état dépressif. Je n'ai jamais aimé que les gens autour de moi aillent mal.

Durant tout le temps qu'avait duré mon coup de fil et ma tirade (c'est à dire deux ou trois minutes) Ethan était resté immobile, assis, comme ailleurs, sur une autre planète ou dans un autre monde. Je me demandais ce qui pouvait bien lui passer dans la tête. En tout cas, bien qu'on entendait presque ses neurones chauffaient, Ethan était serein. Ceci eut raison de mes inquiétudes. Mon envie de lire en lui s'estompa.
C'est alors qu'il revint sur Terre pour s"excuser de son "voyage". Je souris. En effet, il avait rêvé et pas qu'un peu. Même mes absences ne me semblaient pas si longues. Quoique, dans le genre rêveuse, je ne pouvais me permettre de juger.

- Pas de souci, répondis je alors qu'il me demandait ce que je voulais faire.

Hum... bonne question cher ami. Excellente question même. Dont je n'avais bien sur pas la réponse, c'eut été trop facile. Il allait falloir que je creuse sérieusement dans mes méninges. Qui me prête une pelle?
Je tergiversais ainsi plusieurs instants. Ce me semblait une éternité voire plus. Finalement, mes neurones étaient en panne ou en vacances. Je ne savais comment nous occuper. Oops. La soirée promettait d'être... passionnante.

- Bah... on peut... chasser et puis on verra après.

Ethan accepta ma suggestion. Sans mot dire. Il se contenta de sauter à terre et je pus me rendre compte de sa grâce. Je me demandais si j'étais aussi habile ou si je le serai un jour. J'en doutais encore, bien que les vampires n'aient pas réellement de défauts.
Ethan se tourna vers moi qui n'avait pas encore sautée. En fai, j'avais peur. Peur de tomber et d'avoir mal. Une peur irrationnelle mais bel et bien présente. Je débutais et je me sentais encore trop humaine, selon moi.
Finalement, je sautais en fermant les yeux. La chute dura encore et encore. Je crus tomber dans un puits sans fond. Mais je finis par toucher terre et rouvrir les yeux. Je n'avais pas mal, rien. Une fois de plus j'avais balisé pour des prunes. Vive moi. Me tournant vers Ethan :

- Je suis là. On y va?

Je sentais la fragrance de plusieurs animaux. Leur ordeur était incroyablement appétissante. L'eau me montait à la bouche bien que je n'aimais toujours pas oter la vie. J'avais néanmoins faim. Il faut bien se nourrir que je sache. Alors ma foi, allons y.

Ethan ne commenta en aucune façon mon saut. J'en conclus qu'il n'était pas si mal et me promis de ne plus angoisser pour des prunes à l'avenir. Ou du moins, je me promis d'essayer.
Ethan m'abandonna, traquant l'odeur de ce qui devait être une biche. Lui lassant sa proie, car je ne suis pas un vautour mais un vampire, je me mis en quête de la mienne. La tache ne fut pas ardue. Je repérai bien vite la trace d'un renard et me mis en chasse.
La pauvre bête ne se doutais pas que la fin était proche. C'était ce que j'aimais le moins dans ma nouvelle vie. Je n'aimais pas affliger la mort. Surtout que ce renard était vraiment une belle bestiole.
Mais je devais bien me nourrir. Alors je le coinçais quelque part et me dépêchai d'abréger ses souffrances. Puis je bus.

Je sentais depuis un moment le regard de ce qui devait être Ethan dans mon dos. En fait, je savais que c'était lui car je ne sentais aucune peur en lui. Juste un sentiment de sérénité et peut être de fierté. Je souris. je me doutai bien qu'il voudrait me voir à l'oeuvre.
Finissant de boire,je me tournais vers mon ami :

- Le spectacle t'a plu? Ca fera dix dollars, plaisantai je.

Ethan entra dans mon jeu comme je l'avais souhaité. Certes, le jeu n'était pas des plus subtils mais la blague m'avait amusé. Puis, il m'autorisa a vider l'animal de son sang.
Je me remis au travail bien que je n'aimais pas plus tuer un être doué de vie. Néanmoins, il ne souffrait plus alors autant manger à sa faim, boire dans ce cas la.

Oublier Ethan ne fut pas aisé. Je percevais toujours et encore ses pensées. Cependant, il ne me dérangeait pas et il était assez calme pour que je le demeure.
Moins de cinq minutes plus tard, j'étais repue.

- Bon, et ces neuf dollars. Ils viennent? dis je en me tournant vers Ethan.

Puis, tous sourires, je repris:

- Ne t'inquiètes pas je ne vais pas te dépouiller. Maintenant, on fait ce que tu veux. ET tu n'as pas le droit de refuser cette offre.