Il y a longtemps que je t'aime, jamais je ne t'oublierais {Rose & Damon}

Damon me fit vite comprendre qu'il avait besoin de voir sa soeur sans témoin et je me retrouvai alors seule dans le salon, sur le canapé. La pièce me parut immense. Les secondes s"égrainaient, encore et encore. Mes nouvelle oreilles percevaient des chuchotis auxquels je ne prétais pas attention. Ils avaient le droit de se parler seul à seul. Déjà que je pouvais rester, je n"avais pas le droit d'interférer dans leur vie. Une éternité sans se voir se rattrape difficilement, bien que je ne puis qu'en avoir qu'une mince idée.

Mais de toute façon, mon attente paya. Damon finit par revenir et la pièce retrouva sa taille normale. Je n'avais pas bougé. Je scrutais son visage et j'attendais comme une écolière du premier rang.
Damon rompit le silence en m'annonçant que je pouvais le questionner. C'était une idée tentante mais je ne voulais pas être indiscrète. Mon ami irradiait le bonheur,; je n'avais pas le droit de lui gâcher sa journée par de la curiosité mal placée.
Cependant, il disait que je pouvais et je devais avouer qu'une question me torturait les méninges.

- Oui, repris je, en bonne curieuse, je me pose des questions. Une question en fait. Alors jr vais la poser et si tu ne veux pas en parler, on parlera de la météo.

Je repris mon souffle, et repris :

- Pourquoi tu ne m'avais pas parlée d'Alessa?

Invité

A en juger la tête de Rose, il était clair qu’elle avait une question à poser et qu’elle n’allait pas tarder à le faire. Damon était plus que prêt à y répondre étant donné qu’il lui avait donné le feu vert pour.
Belle Amie lui avoua qu’effectivement, elle se posait une question et elle ajouta que s’il ne voulait pas en parler, ils passeraient à autre chose. Notre beau vampire esquissa un petit sourire et attendit que son amie continue. Il était évident que Damon allait lui répondre. Il avait toujours répondu à ses questions ; mais il était également vrai que jusqu’ici, aucune n’était d’ordre personnel. Mais Rose avait été impliquée dans ses retrouvailles avec Alessa, alors il était normal qu’elle en sache un minimum sur la situation, non ?

La question ne tarda pas à venir. Elle n’était nulle autre que la raison qui l’avait poussé à ne pas lui parler d’Alessa. C’était une question intelligente. Beaucoup aurait demandé ce qui était arrivé à sa sœur et là, Damon n’aurait pas su quoi répondre car il ne le savait même pas. Mais qu’Alessa se rassure, elle allait passer à l’interrogatoire dès qu’elle sortirait de la douche, ça c’était sur et certain.

« Et bien… Je pensais ne jamais la revoir. Elle a soudainement disparut il y a une soixantaine d’année et je ne l’ai jamais retrouvé. Je l’ai cherché pendant des lustres, mais il n’y avait rien à faire, sur chaque piste que je croyais trouver, Alessa s’évanouissait comme par enchantement. »

Il se tut un instant. Ce qui allait suivre allait lui arracher la bouche, mais c’était la triste et cruelle vérité.

« Du coup, j’ai abandonné. »

Dramatique, hein ? Oui, Damon avait abandonné pour la simple et bonne raison qu’il s’était mis dans la tête une possibilité pas des plus joyeuses.

« Je croyais qu’elle était morte et du coup… Enfin bref, mon état s’est empiré ; d’où la raison de mon éternelle solitude. Je n’ai eu qu’elle pendant des années et je me suis retrouvé seul d’un coup. »

Invité

Alessa trouva rapidement le mécanisme pour faire fonctionner la douche. Il ressemblait beaucoup à celui qu’il y avait déjà, il y a une soixantaine d’année. Enfin, tout du moins, il était plus perfectionné et Alessa n’était pas une enfant idiote. Elle savait se servir de ses dix doigts.
Bientôt, l’eau se mit à couler dans la baignoire, et elle actionna l’espèce de levier bizarre afin que l’eau coule du pommeau de douche. Prendre un bain ne lui servirait strictement à rien étant donné qu’il lui faudrait changer on ne sait trop combien de fois d’eau.
Elle cala le tuyau dans le crochet pour le tenir et Alessa se mit sous l’eau en fermant les yeux. L’eau qui tombait dans le bac blanc de la baignoire était marron. Toute la crasse tombait et il était certain qu’Alessa allait devoir s’y reprendre à plusieurs fois avant que l’eau qui partait en direction de l’évacuation ne soit incolore.
Elle resta debout, les yeux fermés, et sous l’eau pendant au moins cinq bonnes minutes avant de se décider à prendre ce que l’on appelait « Gel douche ». Elle avait deviné que c’était ce qui faisait office de savon étant donné que le flacon posé juste à côté était du « Shampoing », terme déjà utilisé à l’époque où elle n’avait pas été enfermée. Elle trouva aussi un grand de toilette pour se frotter. Là, elle était certaine qu’elle serait propre. Peut-être pas en une fois, mais Alessa était perfectionniste et elle se frotterait jusqu’à ce que sa couleur de peau soit à nouveau pâle.
Bientôt vint ses cheveux. C’était une vraie catastrophe. Elle vida plus de la moitié du flacon avant que l’eau ne soit vraiment limpide. De plus, ses cheveux emmêlés n’arrangeaient strictement rien à la situation. Heureusement pour elle qu’elle ne craignait plus les futiles douleurs, car elle allait passer du temps à les brosser, c’était certain.

C’est au bout de quarante cinq minutes de douche intensive que la fillette ne coupe l’eau et ne sorte de la baignoire. Elle attrapa la grande serviette que Damon lui avait préparée et elle s’enroula dedans. Elle alla ouvrir la fenêtre afin que la chaleur s’en aille. Alessa tenta de se regarder dans le miroir, mais il y avait tellement de condensation qu’elle ne voyait que brièvement sa silhouette.
Puis, petit à petit, au fur et à mesure que la chaleur s’en allait, son reflet devenait de plus en plus net jusqu’à ce qu’elle puisse se voir parfaitement. Un petit sourire vint se dessiner sur ses lèvres quand elle constata qu’elle était tout ce qu’il y avait de plus propre au monde.

Damon accepta de m'expliquer. Il ne se terra pas dans son silence et j'en fus ravie.
Ses explications étaient des plus logiques. Bien que je n'ai jamais eu de fratrie, chose que javais toujours amèrement regretté, il me semblait que je pouvais comprendre ce qu'il ressentait. Pour avoir un jour perdu Réza, je savais ce que cette douleur créait.
Néanmoins, il n'avait pas hésité à me parler et je lui en étais reconnaissante.

- Merci. Pour la réponse, précisai je quand même.

Les minutes passèrent et Alessa ne revenait toujours pas. Elle se douchait depuis plus d'une demie heure. C'est à dire qu'elle avait déjà mis le double du temps qu'il me fallait. Je me demandais si elle était sale à ce point là ou si elle aimait seulement rester mille ans sous des trombes d'eau chaude.
Une blague me vint en tête et je ne pus m'empêcher de la sortir, qu'elle plut ou non.

- Damon? Tu crois qu'elle s'est noyée?

Je souris de ma bêtise. Certes, j'aimais mes blagues, mais les autres avaient du mal à les apprécier. Néanmoins, ça donnerait un sujet sur lequel débattre. jusqu'à présent, nous avions parlé de la pluie, du très rare beau temps, de lycée... de rien de très drôle, en fait. j'avais voulu détendre l'ambiance et dire quelque chose de moins banal.

Invité

Quand Damon eut terminé son récit, Belle Amie le remercia pour sa réponse. Comme d’habitude, il esquissa un petit sourire. Elle le remerciait pour que dalle ! Comme si c’était lui rendre un énorme service de lui raconter qu’il avait évité de lui parler de sa sœur parce que cette dernière avait disparut. Enfin… Rose était ainsi et il ne fallait pas chercher à comprendre pourquoi.

Les minutes passèrent et on entendait encore l’eau de la douche qui coulait. Damon en était certain, Alessa aimait beaucoup la salle d’eau en cet instant. Il lui accordait autant de temps qu’elle en avait besoin et puis, ce n’était pas très dur à comprendre étant donné l’état dans lequel elle s’était trouvée. Une question restait dans la tête de Damon, c’était : que faire des vêtements d’Alessa ? Les jeter, ou alors essayer de les laver pour voir le résultat ? La réponse dépendrait d’Alessa elle-même. C’était ses vêtements après tout.
Quand Belle Amie l’appela, il tourna la tête vers elle et elle lui demanda pour plaisanter si Alessa s’était noyée. En l’entendant rire, notre beau vampire sourit. C’était un euphémisme de dire qu’Alessa s’était noyée car elle ne pouvait pas mourir ainsi. Et puis, elle n’avait guère besoin de respirer sous l’eau. C’était sur qu’en concours d’apnée, les vampires l’emportaient haut la main. Et pas qu’un peu.

« Elle va arriver » répondit-il en entendant la douche se couper.

Alessa n’était pas vraiment du genre à trop traîner. Elle savait aller vite quand elle le voulait.

Invité

L’image que le miroir réfléchissait était bel et bien Alessa comme elle devrait l’être. Elle se sécha autant que possible avant de mettre ses vêtements. Des vêtements propres. Sa robe bleue qu’elle avait portée sur elle pendant des années ainsi que son collant en laine, formaient un tas compact sur le sol. Elle était bien contente de se débarrasser de ces vêtements là.
Les vêtements que lui avaient apportés Damon étaient une salopette en jean ainsi qu’un tee-shirt rose pâle. Elle se souvenait de cette salopette pour l’avoir porté quelques fois. Mais la fois où elle l’avait acheté remontait à quelques mois avant qu’elle ne se fasse enlevé.
Elle se regarda de nouveau dans le miroir et passa une main dans ses cheveux mouillés et surtout emmêlés. Il fallait faire quelque chose pour eux. Elle farfouilla dans les placards à la recherche d’une brosse à cheveux. Au bout d’un moment, elle en trouva une à son plus grand plaisir. Elle s’évertua à démêler ses longs cheveux bruns pendant de longues minutes de patience. Elle ne prenait pas la peine d’aller doucement. Elle ne ressentait pas vraiment la douleur alors pourquoi vouloir prendre cette peine ?

Puis enfin, elle sortit de la salle de bain. Elle ne fit aucun bruit en s’avançant vers le salon où se trouvaient Rose et Damon. Elle les entendait discuter de choses et d’autres. C’était une bonne chose que son frère se soit ouvert à d’autre personne. Elle se souvenait qu’auparavant il était froid et distant envers les autres, mais il semblerait qu’avec le temps, il se soit ouvert aux autres. Et puis Rose était spécialement gentille. Elle dégageait quelque chose qui faisait qu’on allait facilement vers elle. En tout cas, c’était ainsi qu’Alessa la voyait. Et pas parce qu’elle la qualifiait d’ange.
Elle entra dans le salon quelque peu timidement. C’était devenu son chez elle, mais elle se sentait encore un peu anxieuse. Si elle avait pu, elle se serait directement enfermé dans cette chambre que Damon avait emménagé pour elle dans l’espoir qu’un jour, elle l’occuperait ; mais elle savait aussi que Damon voudrait lui poser quelques questions à propos de ces soixante dernières années.

Damon n'éclata pas de rire. C'eut relevé de l'utopie, bien sur. Je ne suis, après tout, pas comique,; vous le savez très bien. Néanmoins, il souriait. j'adorais voir cette expression se peindre sur son visage. Avec un tel sourire, il eut put éclairé une pièce entière et même les enfers.

Damon dit que sa soeur ne tarderait plus. C'était une bonne chose, surtout s'il voulait économiser en eau chaude. On ne pouvait pas dire que la jeune fille (si je puis me permettre ce terme pour parler d'Alessa) avait été très amicale pour l'environnement en restant aussi longtemps dans la douche. M'enfin, on s'en fichait pas mal. Et puis Damon avait l'argent.
Et puisque quand on parle du loup on en voit la queue, Alessa revint parmi nous.
Elle était enfin présentable. la crasse ne cachait plus ses jolis traits. du brouillon, nous étions passés à la version définitive et je préférai de loin cette version là de la vampire.

- Salut. C'était bien? En tout cas, tu es très jolie.

Sondant ses pensées, c'était plus fort que moi de lire dans les âmes, je sus qu'elle ne pensait que du bien (à tort?) de ma personne. Mon sourire s'étira. j'avais à présent une petite soeur et un frère. Que demander de plus?

Invité

Comme prévu, Alessa pointa de nouveau le bout de son petit nez. Damon se retourna pour la voir entrer dans le salon vêtu de sa salopette. On disait qu’une robe changeait une femme, mais là, on pouvait dire qu’une douche changeait une fille. Etant donné le temps qu’elle avait passé sous l’eau, il était clair qu’elle s’y était prise à plusieurs fois avant d’obtenir le résultat qu’il avait devant les yeux. Alessa avait retrouvé sa jolie peau pâle. Ses cheveux aussi étaient redevenus brillant. Ils n’avaient plus rien à voir avec les filaments de tout à l’heure.
Belle Amie prit la parole en première et lui demanda si la douche lui avait plus. Nul doute que c’était le cas. N’importe qui aurait courut dans la salle de bain pour enlever toute cette saleté qui s’était accumulé. Cependant, Alessa avait fait des merveilles avec ses cheveux. Aucun doute que Damon n’aurait jamais eu autant de patience.
En effet, Alessa était très jolie, comme le disait Belle Amie. Certes, c’était sa sœur, mais ça n’empêchait pas notre beau vampire de trouver sa sœur jolie non ? Rose aussi, il la trouvait jolie, et ce n’était pas pour autant qu’il avait un esprit déplacé.

Invité

Quand Alessa eut franchit la limite du salon, Damon et Rose se tournèrent vers elle. La fillette remit une mèche de cheveux derrière ses oreilles et releva la tête. Son frère et son amie se trouvaient assis sur le canapé. Ce fut l’ange qui rompit le silence en lui demandant si la douche était bien. Puis elle déclara qu’elle était très jolie.

« Merci. » répondit quelque peu timidement Alessa.

Elle s’avança vers eux et s’assit entre les deux personnes. Elle s’installa bien au fond du canapé et ramena ses jambes sous son menton. Elle savait qu’elle allait avoir le droit aux questionnements de Damon alors autant ne pas retarder l’échéance plus que ce qu’elle ne devait. Et puis, ça ferait du bien à Alessa de parler. Elle n’avait pas vraiment eu l’occasion de le faire depuis des lustres. Rose était la première personne à qui elle avait parlé. Oui, c’était vraiment la première. Pendant cinq ans, Alessa était restée muette, ou bien n’ouvrait la bouche que pour faire une réflexion à voix haute, ou bien chanter cette comptine qui trottait dans sa tête et dont elle aimerait connaître cette fin un jour.

Alessa me remercia... Timidement? Bah oui. Je n'eus pas envisagé qu'elle réagisse ainsi mais elle réagit ainsi. Comme quoi, je n'étais pas la seule vampire timide. En même temps, cela se comprenait chez 'la petite". Après tout, elle avait été isolé un bon moment de tout contact humain ou vampirique. Retrouver la vie normale ne devait pas être une mince affaire. Je ne pourrais surement jamais entièrement la comprendre, sauf si je partais vivre dans la jungle un siècle. Mais comme je ne savais absolument pas les rudiments de la survie et que je tenais à mon confort, je ne le ferai pas.

Alessa se laissa choir sur le canapé, comblant le vide entre Damon et moi. Puis, le silence s'installa aussi avec nous. Il me semblait que personne n'était pressé de le rompre, hormis moi. Je n'avais pas réuni les frangins pour qu'ils se murent dans leur mutisme. Ce ne serait pas drôle sinon. Moi aussi je voulais connaitre le pourquoi du comment et j'attendais avec impatience ce qui devrait normalement suivre. Mais comme personne ne parlait, je fis le premier pas, encore et toujours :

- Bon.. Damon, à toi de jouer. Tu avais des choses à dire, il me semble. Bah accouche, dis je en souriant.

Invité

Damon eut un petit sourire avec le « merci » timide d’Alessa. Décidemment, elle était trop mignonne ! Puis elle s’avança vers eux pour s’assoir entre lui et Belle Amie sur le canapé. Damon était certain qu’elle attendait le questionnement qui n’allait pas tarder à arriver. Cependant, il ne savait pas du tout comment aborder le sujet et surtout par quelle question commencer. C’était surtout ça qui embêtait notre beau vampire.
Finalement, ce fut Rose qui brisa le silence. Damon pouvait être sur qu’elle attendait avec impatience l’histoire d’Alessa, aussi douloureuse soit-elle. Elle poussa Damon à poser ses questions. Il la regarda l’air de dire : « Tu m’aides pas là ! ». Mais ce n’était pas à Rose de trouver les bonnes questions, c’était son rôle à lui, celui de grand frère.

« Et si… Et si tu nous disais simplement ce qu’il s’est passé. »

Et voila ! Sauf que ce n’était pas du tout une question. En fait, il ne voyait pas trop comment demander ça sous forme de question alors il était allé au plus simple. Il suffirait à Alessa de raconter de A à Z le tout et puis s’il avait éventuellement des questions, et bien, il les poserait après. Bonne idée non ?

Invité

Le silence s’installa petit à petit entre eux trois. Alessa se mordilla la lèvre inférieure. Certes, les petites manies humaines avaient disparut le jour où elle était devenue un vampire, mais elle aimait bien faire ça. Les deux grands ne semblaient pas vraiment décidés à briser le silence, et ce n’était pas vraiment à Alessa de le faire. Elle attendait encore jusqu’à ce que Rose brise la glace en déclarant que c’était à Damon d’ouvrir le bal étant donné qu’il avait des choses à dire. La fillette leva légèrement les yeux vers son frère, et les rebaissa aussitôt.
Il y eut encore un petit temps avant que Damon n’ouvre vraiment la bouche et ne lui demande de raconter simplement ce qu’il s’était passé. Alessa hocha simplement la tête et se mit à regarder droit devant elle, dans le vide. Les yeux dans le vague, Alessa commença son récit.

« C’était le jour de la fête foraine. Je t’ai lâché la main pour aller voir comment on jouait à la pèche au canard. Ce jeu avait l’air tellement amusant que j’ai voulu aller y jeter un petit coup d’oeil. Et puis, au moment où je m’y attendais le moins, un type m’a embarqué avec lui. C’était un vampire, et je n’ai pas réussi à m’en libérer. Il m’a emmené chez un monsieur… un cinglé. Il était maboul. »

Et pas qu’un peu. Alessa fit une petite pause avant de continuer :

« Il était intéressé par le métabolisme des vampires. Il m’a posé pleins de questions et il a juré que si je répondais, il me relâcherait. Je l’ai cru et je lui ai répondu à chaque fois qu’il me posait des questions. Quand il m’a dit que c’était terminé, j’ai cru que j’allais pouvoir enfin partir, mais il a trahit sa promesse et il a voulu savoir comment moi je fonctionnais. Il m’a fait subir je ne sais trop combien d’expérience. Le pire dans tout ça, c’est que j’aurais pu m’enfuir, mais il y avait son colosse qui lui obéissait au doigt et à l’oeil. »

De nouveau elle s’arrêta. Elle regardait toujours droit devant elle. Ses yeux étaient de plus en plus perdu et fixaient un seul et unique point fixe qui s’avéra être le ciel par la fenêtre.

« Il m’a laissé mourir de faim et me donnait à manger uniquement lorsque la fin était proche. Cette situation a duré pendant des années et des années. Et puis, un jour, pour mon plus grand bonheur, il est mort. Le vampire m’a dit que je pouvais m’en aller, que je n’avais plus aucune raison de rester. »

Voila, ils savaient tout.

Damon consentit à poser des questions. Enfin le silence se rompit pour de bon. Ca faisait du bien. Je n'aime pas les grandes pièces pleines de monde qui ne parlent pas.
Cela dit, vue ce qu'Alessa racontait, peut être aurait il mieux valut que plus personne ne parla jamais. En effet, son histoire n'était ^pas spécialement heureuse. la mienne, en comparaison était un vrai conte de fées. D'un certain point de vue et si on aimait les contes morbides, bien sur.
Néanmoins, Alessa ne me semblait pas des plus traumatisées. J'espérais qu'elle ait eu le temps de digérer cette histoire depuis le temps.

- Je te plains sincèrement, dis je quand elle eut fini de parler.

Sans savoir si elle aimerait ou non, je la serrai fort fort fort contre moi. C'était une seconde nature chez moi, je ne pouvais faire autrement. J'avais besoin de serrer contre ma poitrine les gens a qui ce genre de trucs arrivaient. Ou tout simplement les gens que j'aimais particulièrement. Or, je considérai Alessa comme une soeur alors ne couperait pas au câlin. Non négociable.

Invité

Quand Damon lui demanda de raconter simplement ce qu’il s’était passé, sa petite sœur opina du chef mais ne commença pas immédiatement son récit. Il la regarda fixer un point dans le vide pendant quelques secondes, puis elle commença son récit.
C’était arrivé la fois où il l’avait emmené à la fête foraine. Oui, ce jour là, il ne pouvait pas l’oublier, étant donné que c’était celui où Alessa avait tout bonnement disparut, comme ça, d’un coup. Il l’écouta parlé. Le fait qu’elle ait été intrigué par la pèche aux canards ne l’étonnait même pas. Quand elle annonça que c’était un vampire qui avait fait le coup, Damon ne put s’empêcher de se crisper. C’était minable. Il ne supportait pas le comportement des gens, mais le sien par contre, qu’il joue au pire des salauds ou pas, il était irréprochable. Non mais ça, c’était normal. C’était Damon quoi ! On ne pouvait pas lui en vouloir de se serrer des nanas à tout bout de champs. En plus, il avait le physique et le charme pour. De ce côté-là, Dame Nature a fait des miracles.

Il n’arrivait pas à croire à toutes les horreurs qu’il entendait. Comment pouvait-on faire subir ce genre de choses à une enfant. UNE ENFANT ! Certes, Alessa avait 143 ans, mais dans la cervelle de ce pigeon de Doc, ça lui ai pas venu à l’esprit qu’Alessa avait encore un peu la mentalité d’une enfant de 13 ans ? Qui est prêt psychologiquement pour ce genre de chose à 13 ans ? Déjà que quand on est vieux, c’est dur, alors pour un enfant… Non, c’était inconcevable !
Il avait de la chance ce bâtard d’être mort car sinon, Damon aurait fait un meurtre. Le soi-disant vampire aux gros bras ne lui faisait pas peur. Damon en avait vu des pires. Il s’était déjà battu contre toute une bande et il était encore en vie, donc pas de quoi s’affoler. Ouais bon, jusqu’au jour où, mais ce jour n’était pas encore arrivé !

Alessa termina son récit. Damon était sur le cul. S’il avait su, il n’aurait pas cessé de la chercher. Pour le coup, il se traitait d’abruti, de gros con, de salaud et de tous les petits noms d’oiseaux qui lui passaient par la tête.
Belle Amie fut la première à prendre la parole en déclarant qu’elle plaignait Alessa. Puis aussitôt, la fillette atterrit dans les bras de Rose qui la serra contre elle. C’était mignon. Mignon, certes, mais…

« Je suis désolé. » dit-il a l’intention de sa petite sœur.

Invité

La réaction de l’ange ne tarda pas à venir car Rose déclara qu’elle la plaignait. Alessa la regarda sans comprendre et avant qu’elle n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit, elle se retrouva dans ses bras. La fillette écarquilla un peu les yeux. Etre dans les bras de quelqu’un, ça faisait tellement longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Bon, certes, il y avait Damon quelques instants plus tôt. Mais Damon, c’était Damon. Or, Rose, ce n’était pas Damon. C’était une autre personne. Finalement, Alessa se laissa faire. Elle tourna la tête vers son frère quand il déclara qu’il était désolé. Un voile de tristesse passa dans les yeux son aîné. Elle savait qu’il s’en voulait. Ce n’était pas sa faute. S’il y avait quelqu’un de coupable ici, c’était Alessa pour s’être éloigné de lui.

Doucement, elle se dégagea de Rose. Et s’approcha de Damon qu’elle prit dans ses bras. Comme avant quand il n’y avait qu’elle qui pouvait le consoler.

« C’est pas ta faute », dit-elle.

Elle colla un bisou sur la joue de Damon pour qu’il comprenne qu’il n’avait pas à s’en vouloir parce qu’Alessa ne lui en voulait pas. Elle n’avait pas retrouvé son frère pour qu’il s’en veuille à vie. Et puis, elle était là, non ? En bonne santé, si on pouvait dire ça comme ça. Il n’y avait plus de quoi s’inquiéter parce qu’il était clair qu’Alessa n’allait plus le lâcher de si tôt !

Alessa accepta mon étreinte sans rechigner. Malgré tout mon geste demeurait irréfléchi. Il aurait frôlé la stupidité si Alessa n'avait pas aimé. Après tout; je ne pouvais savoir comment réagirait une quasi inconnue dans les bras d'une autre... Malheureusement, je me laissais toujours submerger par mes émotions. Et pour une empathe, c'est fort je trouve.
Alessa me relâcha. Elle affirma que ce n'était pas la faute de Damon, ce en quoi j'étais tout à fait d'accord. A ce propos, la tristesse qui se peignait sur ses traits me donna envie de le serrer lui aussi dans mes bras. S'il y a bien une chose que je ne supporte pas c'est qu'il soit triste. Ca me rend malade.
Néanmoins, je n'avais pas à intervenir maintenant. C'était leur histoire, pas la mienne. C'est tpout juste si je ne faisais pas tâche dans le décor. Certes, Damon et Alessa ne le diraient jamais, mais je me demandais vraiment si (et bien que ça m'eut déplu) je n'eus pas du les laisser.

La tristesse avait réellement prit possession de chaque recoin de la pièce. Damon était triste, sa soeur aussi et moi de même (car je suis une fontaine ambulante). Il fallait lutter contre cette ambiance morose mais je n"étais pas sure de moi. Un trait d'humour serait il bien placé? Non, surement pas. Que dire alors?
Je ne savais pas. Pas du tout. Mais cette morosité devait cesser. Après tout ils s'étaient retrouvés, non?
Finalement, je décidais quand même de rebondir sur la réplique d'Alessa, puisque je ne voyais vraiment pas quoi faire d'autre:

- Elle a raison, dis je en posant une main amie sur son bras. Vopus vous êtes retrouvés. Tout va bien, non?

Invité

Quand Damon déclara qu’il était désolé, Alessa se défit de l’étreinte de Belle Amie pour venir vers lui. Elle le prit dans ses bras, comme lorsqu’ils étaient encore humains et vivant au 18ème siècle. La fillette déclara que ce n’était pas sa faute ce qui lui était arrivé. Théoriquement parlant, c’était vrai. C’était Alessa qui s’était éloignée sans prévenir. Mais si Damon s’en voulait, ce n’était pas pour ça. C’était pour avoir abandonné toute tentative de recherche.
Le bisou que sa petite sœur lui posa sur la joue arracha un mini sourire à Damon. Il rendit son étreinte à Alessa et tourna la tête vers Belle Amie lorsqu’elle posa une main sur son bras en déclarant que la fillette avait raison. Il l’attira vers lui pour lui faire un câlin aussi. Si Garvera était là, elle déclarerait « BIENVENUE AU PAYS DES BISOUNOURS ! »
Damon avait en quelque sorte refermé ce trou qu’il manquait. Et ce, grâce à Rose Bellamy qui avait retrouvé sa sœur complètement par hasard. Il faisait bien les choses le destin ; quoi que parfois, il était à tué. Mais bon, on faisait avec, non ?

Invité

Rose était tout à fait d’accord avec Alessa sur le fait que Damon n’était pas coupable de ce qui lui était arrivée. La fillette fut reconnaissante envers la jeune fille car il s’agissait là d’un soutient féminin très important. Elle se tourna légèrement vers sa sauveuse et lui adressa un sourire de remerciement. Peut-être que Damon l’écouterait si Rose affirmait ce qu’Alessa venait de dire. Mieux valait toujours deux avis plutôt qu’un dans ces moments là ; même si la fillette aurait préféré que Damon la croit immédiatement et oublie sa tristesse aussitôt. Il n’y avait pas à dire, mais Alessa préférait son frère souriant, plutôt que triste et à faire la tête. C’était plus agréable à vivre. Vous n’imaginez pas la tension qui plane dans la maison (ou l’appartement) quand quelqu’un est triste. En plus de ça, ça plombait le moral à tout le monde. Si ce n’était pas malheureux.

Finalement, Damon sembla accepter la remarque de Rose et accepta par la même occasion la réalité des faits qu’Alessa venait de lui offrir. C’était une bonne chose. Son grand frère fit également un câlin à Rose. Elle aussi y avait le droit. Et puis, Alessa l’aimait bien. Elle l’aimait beaucoup d’ailleurs.
Quand la séance de câlin prit fin, la fillette se redressa et planta son regard dans celui de son frère.

« Damon. »

Elle attendit que ce dernier la regarde avant d’ajouter avec son air le plus sérieux :

« Tu me l’as toujours refusé, mais… Je peux avoir un chien ? »

Le sourire que m'offrit Alessa voulait tout dire, absolument tout. On y lisait un océan de reconnaissance qui me fit aussi sourire. Parfait. Après les larmes, voilà que tout le monde allait de mieux en mieux. Il ne manquait que le soleil dans le ciel et le chant des oiseaux pour se croire chez les Bisounours.
Alors que je me faisais cette réflexion très profonde, moi aussi j'eus droit à mon câlin (contre lequel je ne protestai naturellement pas bien qu'il ne fut pas aussi long que désiré). Néanmoins, il n'y aurait pas de jalouse. Un vrai gentleman (sans compter que j'avais mérité cette récompense car oui j'avais quand même fait tout le travail... sans me vanter).

Alessa prit soudain un air sérieux. j'attendais la suite avec impatience et d'ailleurs je ne fus pas déçue. En effet, la question d'Alessa dépassait l'entendement. Elle demandait... un chien, juste un chien, rien de plus. On aurait pu attendre plus de sa part. Après tout ce temps passé dans la crasse, elle était en droit d'exiger un palace. D'où mon rire. Je me demandais d'ailleurs comment Damon avait pu jadis refusé une telle chose à son regard de cocker. De toute façon, s'il ne voulait pas, je forcerai Damon ou j'achèterai le chien moi même bien que ces bestioles m'aient toujours flanqué les foies. Que ne ferais je pas pour une amie...

Invité

Après un câlin digne des Teletubises, Alessa aborda son air le plus sérieux tout en prononçant le prénom de Damon. Le beau vampire leva la tête vers elle. Aussi sec elle lui balança qu’elle voulait un chien malgré le fait qu’elle savait qu’il lui avait refusé. Damon la regarda avec un sourcil arqué. Un chien, rien que ça ! Et en plus de ça, elle abordait un air plus que sérieux, comme si c’était une question de vie ou de mort.

Damon se souvenait des fois où il avait refusé que lui et Alessa ait un chien. Il avait refusé aussi sec pour la simple et bonne raison qu’ils ne restaient jamais plus de deux ans au même endroit car sinon les gens allaient s’apercevoir de quelque chose ; et ce n’était pas une vie pour un animal. Enfin, c’était le point de vue du beau vampire, après, les points de vues sont différents en fonction des gens.
Il regarda Belle Amie pour savoir ce qu’elle en pensait, comme s’ils devaient être deux pour prendre cette décision. Bon, Damon sut direct ce que Rose pensait concernant la demande d’Alessa. S’il lui posait la question, elle allait dire : Oui faut acheter un chien. Et il savait d’embler que s’il lui refusait, elle se ramènerait avec un chiot.
Damon regarda de nouveau Alessa qui n’avait pas quitté son air sérieux. Avait-il le choix finalement ?

« Bon, d’accord. Mais un seul ! »

Ouais parce que connaissant sa petite sœur comme il la connaissait, elle était capable de rentrer avec toute une équipe de football !

Invité

Alessa attendait tranquillement que Damon lui réponde. Elle n’avait pas quitté son air sérieux. Il fallait que son expression ne change pas pour démontrer son frère qu’elle ne lâcherait pas le morceau.
L’expression de Damon laissait croire qu’il allait de nouveau dire non. Pourtant, Alessa en voulait absolument un. Elle était prête à sortir des arguments pour le convaincre. La fillette en avait assez des poissons rouges et des rongeurs. Certes, ils étaient mignons et elle les avait tous beaucoup aimer ; mais avoir un chien, ce n’était pas pareil. Un chien, on pouvait lui faire des câlins, des bisous, joué avec… Et puis Alessa s’en occuperait. Damon n’aurait rien à faire, elle se le jurait silencieusement.

Damon tourna la tête vers Rose tout en la consultant du regard. Alessa aussi se mit à la regarder. Rose n’avait pas à se sentir agresser par ces deux regards car celui de la fillette n’était pas du tout oppressant. Elle attendait simplement son verdict, étant donné que Damon le lui demandait silencieusement.
Rose n’eut pas besoin de parler pour se faire comprendre. Damon regarda de nouveau la fillette et déclara qu’il acceptait. Un hurlement de joie sortit de la bouche d’Alessa qui se jeta au cou de son frère.

« Merci, Damon ! Merci ! Tu verras, je m’en occuperais ! Tu n’auras absolument rien à faire ! C’est promis ! »

Damon répondit favorablement à la requête de sa jeune soeur et je ne sus dire si j'y étais ou non pour quelque chose. En tout les cas, Alessa était heureuse, pas besoin d'empathie pour le savoir. Le bonheur se lisait clairement sur ses traits et je crois bien qu'il était contagieux. En effet, mon sourire s'étira si tant est que ce soit possible.
Alessa promit encore et encore qu'elle prendrait bien soin de l'animal. C'est alors que je la vis vraiment comme une gamine. Ses airs de cocker m'avaient rappelée qu'elle n'avait que treize ans (ou quelque chose comme ça) bien qu'elle ait vécu plusieurs vies.

_ Je crois bien que tu as fait une heureuse, Damon, commentai je. Ne viens plus me dire que tu n'es pas gentil alors...

C'était vrai. J'avais horreur de l'entendre dire cela. A mes yeux et je le redis même si j'ai du le dire mille fois, Damon était le vampire le plus gentil qui soit... si on oubliait son plat de prédilection et le fait que jadis il ait voulu me manger.

Me tournant vers Alessa, et parce que je veux toujours tout savoir, je repris:

- Et comment tu penses appeler le chien en question? Médor?

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La réaction d’Alessa ne tarda pas à venir. Elle sauta au coup de Damon tout en lui criant dans les oreilles. Elle lui promettait qu’elle s’occuperait tellement de l’animal qu’il n’aurait rien faire. Ouais bah il ne fallait pas non plus qu’il devienne assisté le chien, parce que sinon, v’la la galère.
Alala, qu’est-ce qu’il ne ferait pas pour sa petite sœur ?! On se le demande encore !
Quand Alessa se calma un tant soit peu, Belle Amie reprit la parole tout en déclarant que Damon avait fait une heureuse. Ouais, y’avait pas à dire, il avait fait une heureuse, même si l’idée du chien n’était pas encore totalement acquise dans la tête du vampire.

Belle Amie sembla s’intéresser sur le futur nom qu’aura le chien lorsqu’ils l’auront. Quand elle proposa Médor, Damon ne put s’empêcher de sourire.

« Ou Rex. Prénom typique d’un chien. »

Sans trop savoir pourquoi, le beau vampire sentait que ça promettait des jours mouvementés avec un chiot dans l’appartement. Damon sentait les futures conneries venir. Et puis, Alessa allait encore trouver un prénom bizarre, c’était à en parier sa paye. Et puis, il allait aussi se mettre d’accord sur la race du chien, parce que y’avait une limite dans la gentillesse de Damon.

« Au fait, tu veux quoi comme chien ? »

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Si Damon avait fait une heureuse ? Oh oui qu’il en avait fait une. En ce moment, Alessa était la plus heureuse des filles qu’il puisse exister. Elle s’était faite une amie, elle avait retrouvé son frère, et en plus de ça, elle allait avoir un chien. Un vrai, pas une peluche comme toutes celles qui ornaient son lit.
Elle lâcha Damon qu’elle était limite entrain d’étouffer (façon de parler, étant donné que c’était un vampire). Elle avait un énorme sourire de dessiner sur ses lèvres. Par contre, elle se rendit soudain compte de la suite des paroles de Rose : « Ne viens plus me dire que tu n’es pas gentil alors… ». Comment ça Damon disait qu’il était méchant ? Damon, méchant ? Non, Damon n’était pas méchant ! Damon était la personne la plus génial qu’Alessa connaissait. Et elle ne disait pas ça simplement parce que c’était son frère, elle disait ça parce que c’était la stricte vérité. Certes, il pouvait parfois se taper des phases qui faisaient qu’il était insupportable ; mais sinon, il était gentil comme tout.

Rose se tourna vers elle et lui demanda comment elle comptait appeler le futur chien. Quand elle demanda si Médor était dans la liste, Alessa plissa les yeux. Médor… Qui aurait idée d’appeler un chien Médor ? En plus de ça, Damon ramena sa fraise en proposant Rex. La fillette tapa sur le bras de son frère.

« Non, se sera ni Rex, ni Médor ! » répliqua-t-elle. « Ce sera une fille d’abord ! Et ne me sortez pas Médorine, ni Rexa, ou un autre dérivé de ce genre parce que c’est pas ça ! Et je veux un cavalier King Charles ! »

Non, tout de même, Alessa avait de l’originalité dans les prénoms. Une fois elle avait appelé un de ses hamster : Bouh. Bon, ce n’était pas très recherché, mais c’était marrant. Elle leva la tête fièrement avant de déclarer :

« Eryn ! (Se prononce Erine pour les incultes comme Damon…) Oui, elle s’appellera Eryn ! »

C’était jolie, non ? Eryn, c’est sympathique pour une petite chienne.

Damon se joignit à moi dans le jeu puéril de "je propose le nom le plus pourri qu'on puisse donner à un chien". Je souris. Je n'avais même pas pensé à Rex. Bravo Damon, bien dit.

Quant à Alessa, elle ne rit pas. Apparemment, ces noms ne lui plaisaient pas. En même temps; c'était un peu le but. Bien que je voulais quand même savoir le nom de la boule de poils qui arriverait bientôt. Pour preuve, elle frappa son frangin. J'étais bien heureuse de ne pas avoir été la victime de la gamine (si j'ose dire parce qu'une gamine qui a plus de cent ans je vous l'accorde, c'est bizarre).
Alessa voulait une femelle. Elle avait raison.Tout le monde sait que les femmes sont les meilleures (même si la plupart des hommes le nient). Alessa proposa d'appeler la bête en question Eryn. Et d'ailleurs, elle ne proposa même pas. Elle cria ce nom et point barre à la ligne et alinéa comme on dit.

Alessa avait bon gout. Eryn, ça sonnait vraiment bien, bien que ce fut aussi un prénom de femme. Je priais alors pour qu'aucune amie d'Alessa ne s'appelle Eryn dans la décennie à venir. Puis je lui fis part de mon avis, bien qu'elle s'en fichait surement :

- C'est très joli. Mieux que Médor, j'avoue et vraiment mieux que Rex. Hein Damon?