Pas mal ? Et bah… Elle avait une bien piètre opinion de la demeure Salvatore. Un sourire se dessina sur les lèvres de Damon lorsque Rose déclara qu’il y avait assez de place pour faire des sacrés fêtes. Et elle n’avait pas idée ! Sauf que c’était plus des dîners super chiant que des fiestas. Quoi qu’il y en avait eu. Enfin, à l’époque, les fiestas n’étaient pas les fiestas d’aujourd’hui. Ca n’avait strictement rien à voir.
Belle Amie demanda s’ils entrainent. Le vampire hocha la tête et grimpa les cinq marches de marbres blanc fissurées. N’empêche que s’il avait eu un cœur, il l’aurait senti se serrer. C’était tout de même là qu’il avait vécu pendant 20 ans. Et ces 20 ans là, il n’était pas prêt de les oublier. Il ouvrit la porte veillant à ce que le bois ne s’effrite pas entre ses mains. Ce serait tout de même dommage de casser cette maison qui était la sienne, si on n’y réfléchissait bien.

Damon fronça quelque peu le nez lorsque l’odeur de renfermé l’enveloppa. Il s’effaça quelque peu pour laisser Rose entrer. Une fois que ce fut fait, il entra à son tour et regarda un peu autour de lui. C’était plein de poussière et de toile d’araignée. Les couleurs étaient délavées, mais il voyait les couleurs comme autrefois. Ses souvenirs étaient intacts.

« On y est… »

Il passa devant Rose et commença à marcher devant tout en regardant atour de lui. Le grand hall donnait sur un immense escalier qui menait à l’étage. La grande horloge était toujours là. Mais il n’y avait plus le tic tac d’autrefois.
Damon tourna à droite, après avoir fait un signe de tête à Rose de le suivre. Une fois qu’ils furent dedans, il s’avança légèrement.

« Voila la salle à manger. Enfin, ce qu’il en reste. »

Il manquait pas mal de meuble. Mais ça n’affolait pas plus que ça Damon. Il avait du s’écouler des années avant que ses parents ne quittent cette maison.
Il regardait un peu autour de lui avant que son regard ne se pose sur un immense tableau au dessus de la cheminée.

« Je te présente mon père. Alessandro Salvatore»

En vrai, le père de Damon était aussi grand que lui. Niveau stature, c’était les mêmes. Mais ce qui les différentiait, c’était les yeux marron et le regard froid d’Alessandro. Et aussi ses cheveux couleur miel. Rien à voir avec Damon.

Je ne pus que voir un large sourire se dessiner sur les lèvres de Damon lorsque j'avais évoqué le fait de faire la fête. Je savais bien qu'il aimait cela. Ca ne faisait aucun doute, même, c'était une évidence, voilà tout.
Je le sentais perdu dans ses souvenirs lorsqu'il me fit signe de le suivre, chose que je fis bien entendu. Je ne comptais pas lui demander plus de détails quant aux impressions qui le traversaient, me doutant qu'il ne voudrait pas en parlait. je me contentais alors de le suivre, profitant de chaque chose bien que la plupart ne soient plus que ruines et poussière. J'essayais d'imaginer cette époque, un exercice incroyablement ardu. Je n'avais pour référence que les livres d'Histoire, les romans d'époque et bien sur les films en costumes. Mais j'essayais cependant. j'essayais de le voir enfant, puis ado. j'essayais de me représenter les moeurs de l'époque ou encore les habits, les traditions.
Je passai mes doigts dans l'épaisse couche de poussière d'un meuble puis le rejoignit dans ce qu'il me présenta comme étant la salle à manger. Certes, elle aussi n'avait plus sa splendeur d'antan, mais mon imagination sans limites me permettait de me faire une petit idée (très vague cependant) de ce qu'elle avait pu être.
Damon se planta devant un imposant tableau de maître et me "présenta" son père. Je regardai la figure sévère, ébahie. Bien sur, Alessandro Salvatore en imposait, comme son fils. Il avait un je ne sais quoi qui faisait surement que... Mais bon sang! Hormis la stature, il ne ressemblait vraiment pas à Damon! C'était effarant.

- Vous n'avez pas grand chose en commun physiquement parlant, commentai-je. Tu tiens plus de ta mère?

Je posai la question sans réfléchir quoique j'aurais du. Peut être après tout n'avait il pas envie de parler de sa famille.

Et ce n’était pas peu dire que Damon et son père n’avait rien d’autre que le physique en commun. D’ailleurs, il opina du chef. Il se tourna vers Belle Amie lorsqu’elle lui demanda s’il tenait plus de sa mère.

« On peut dire ça comme ça. Tu la verras aussi, il y a un portrait d’elle dans la véranda près du salon. »

C’était fou comme la constitution de la maison était toujours ancrée dans sa mémoire. C’était un peu comme s’il ne l’avait jamais quitté. Comme si la nuit où il avait franchit une dernière fois le perron était la veille au soir. Enfin bon…
Il prit la main de Rose et l’entraina à sa suite. Ils revinrent dans le hall et entrèrent dans la grande pièce à gauche. Comme l’avait annoncé Damon quelques secondes plus tôt, c’était le salon. Ou plus communément appelé le séjour à l’époque. Du mobilier à perte de vue, tous pleins de poussière. Un grand canapé de cuir rouge abimé dont le bois était bouffé par mes mites. Un pied dessus et le truc tombait en miette. C’était assuré. Mais inutile de tester. Ca ne servait à rien de casser le mobilier.

« Le salon, comme tu l’auras deviné. »

En même temps, c’était visible. N’importe qui aurait remarqué que c’était le salon quand on connaissait un tantinet les anciennes demeures.
Enfin, il n’y avait rien de très intéressant. Il laissa Rose dans sa contemplation et entra dans la véranda. Quelque chose craqua sous ses pas. Il baissa la tête et remarqua qu’il y avait du verre sur le sol. Puis il leva la tête. Des carreaux du toit de la véranda avaient disparut. Enfin, maintenant, il savait où ils se trouvaient. Bref…
Cette pièce était restée la même. Quoi qu’elle devait être toujours aussi magnifique à la lumière du jour. Quand Rose l’eut enfin rejoint, il lui indiqua le portrait de sa mère.

« Lara Zaccagni, épouse Salvatore. »

Comme l’avait prédit Rose, Lara avait de longs et magnifiques cheveux couleur corbeau. Elle avait le teint pâle et des yeux couleur océan. Contrairement à son père, Damon avait toujours beaucoup aimé sa mère. Seulement voila, Alessandro l’intimidait tellement qu’elle osait à peine s’occuper de ses enfants.

Damon reprit ma main et m'entraina hors de la pièce. Puisque nous en avions fait le tour, c'était inutile d'y passer notre vie.
Damon me montra alors le salon, lui aussi plein de poussière et de meubles cassés, comme toutes les vieilles maisons abandonnées, ça va sans dire. Le vampire me laissa contempler la pièce et ne dit rien quand je posai mes mains sur la cheminée en marbre pleine de peluches de poussières. En fait, il quitta rapidement la pièce pour une autre où je le rejoignis un peu plus tard, ayant fini mon inspection des lieux (enfin de ce qu'il en restait).

Je retrouvai Damon devant un portrait, celui la même qu'il avait mentionné après que j'ai parlé de son père. Cette fois ci, il me présentait, si j'ose dire, sa mère. C'était une ravissante femme dont la beauté était aussi troublante que celle de son fils. Le tout sans qu'elle n'ait été vampire, je suppose.
Je me perdis dans la contemplation du tableau, ressentant que Damon avait beaucoup aimé sa mère. Je n'avais pas eu cette sensation en face du tableau de son père (mais vue la tête de cet homme j'avais un peu compris pourquoi).

- Oui, tu lui ressembles plus, commentai-je, rompant ainsi le silence pensant qui s'était instauré dans la salle. C'était une très belle femme. Tu l'aimais beaucoup, je suppose... Mais ce ne sont pas forcément mes oignons, me rattrapai-je, songeant que 1 ça ne me regardait pas et 2 ce n'était pas délicat de parler de sa maman qu'il avait perdu depuis longtemps.

Il n’y avait pas photo. Bien sur que Damon ressemblait plus à sa mère qu’à son père. D’ailleurs, si le vampire n’avait pas la même silhouette qu’Alessandro, se serait à se demander si c’était vraiment son père. Pour ce qui était de l’aimer beaucoup… Oui, Damon l’avait beaucoup aimé, mais ce n’était pas vraiment ce qu’on pouvait appeler de quelque de fort. En fait, il avait plus passé son temps à la désobéir, plutôt que de l’écouter et de passer son temps avec elle. En fait, il n’avait jamais eu le droit de rester avec elle plus d’une heure, sauf pour les repas.
Enfin, c’était la vieille société…

« Laisse, c’est pas grave. »

Ils retournèrent dans le hall. Il n’y avait plus grand-chose à voir dans cette partie. Damon entraina Rose à sa suite vers les escaliers. Sauf qu’ils ne prirent pas les escaliers, ils se dirigèrent vers la gauche. Il y avait un passage à gauche des marches.
Un long couloir sombre se tenait face à eux. Damon s’y engouffra tout en entrainant Belle Amie à sa suite. Il fallut quelques secondes pour le traverser.

« La salle des fêtes. Ou de bal comme tu préfères. »

En effet, la salle était aussi large que la maison et de longueur… Ca, Damon n’en savait rien. Et puis il n’avait pas de mètre sur lui pour mesurer. Et puis il s’en foutait en même temps.
Au plafond, les lustres étaient toujours là. Des bougies (parce que l’électricité n’existait pas), et des cristaux. D’ailleurs, c’était étrange qu’ils n’aient pas été volés.

Damon ne me tint pas rigueur de ma maladresse. Je ne m'en portais que mieux et décidai de ne plus aborder le sujet de sa famille, à moins que ce soit lui qui en parle le premier.
Le vampire me fait sortir de la salle. A part un tableau et des vieilleries, il n'y avait en effet pas grand chose à y voir. Il me mena donc à nouveau dans le hall. Je crus un instant que nous allions monter mais non, perdu, nous ne prîmes pas l'imposant escalier blanc. Au lieu de cela, Damon m'entraina dans un petit passage sur la gauche. Un passage sombre et pleins d'araignées, je suppose. Mais bon, phobie ou pas, les petites bêtes ne mangent pas les grosses comme on dit.
Je continuai d'avancer et se fut payant. Nous arrivâmes finalement dans une immense pièce de la taille d'un petit appartement si ce n'est plus. Bien que ça crevait les yeux, Damon m'indiqua que nous étions dans la salle de bal. je tournoyais pour l'admirer, essayant d'imaginer comme elle avait été autrefois. l'agencement de la pièce me rappelait mon Walt Disney fétiche, "La Belle et la Bête". En plus lugubre et sans les belles couleurs, bien sur. Néanmoins, la pièce était en bon état et avait du être magnifique. j'eus soudain une envie un peu stupide mais je me jetai quand même à l'eau. Me tournant vers Damon, je dis alors :

- C'est vraiment très sympa ici. On danse?

Oui certes nous n'avions pas de musique et la salle n'était plus ce qu'elle avait été. N'empêche, c'est à cela que sert une salle de bal non? Qui ne tente rien n'a rien, comme on dit. Alors j'avais tenté.

Damon ne put s’empêcher de surveiller la réaction de Belle Amie. En fait, elle réagissait comme tout le monde lorsqu’il voyait pour la première fois la fameuse salle de bal des Salvatore. Dans les années 1800, elle était réputée pour être la plus belle d’Italie (uniquement car la Galerie des Glaces à Versailles, c’était autre chose. Ils n’avaient pas les mêmes valeurs).
Le vampire retourna à sa contemplation de la salle. Il s’avança dans la salle. Il ne se souvenait plus du nombre de fois où il s’était trouvé dans cette salle, promettant des danses à toutes les jeunes filles présentent. En fait, il n’avait jamais dansé avec toutes. Et on ne lui avait jamais tenu rigueur. En même temps, il n’avait pas trente-six bras et ne pouvait pas s’occuper de tout le monde.
Après quelques minutes, Belle Amie reprit la parole et déclara que l’endroit était sympa. Ouais, c’était sympa. Mais ça l’aurait été encore plus s’il y avait moins de poussière. Enfin, on ne pouvait pas tout avoir. Surtout que cette maison avait été abandonnée depuis des années.
La suite de la phrase de Rose surprit Damon. Il se tourna vers elle en arquant un sourcil. C’était la proposition la plus farfelue qu’il avait entendu jusqu’à présent. Néanmoins, il lui tendit la main.

« Tu sais danser au moins ? »

Une fois qu’elle eut mis sa main dans la sienne, Damon l’attira à lui et passa un bras autour de sa taille. Il eut un sourire puis ajouta :

« Au pire, suis mes pas. »

Je vis immédiatement que ma proposition surprenait Damon. Oui j'étais une fille pleine de surprises. Personne ne pouvait prédire avec exactitude ce que j'allais lancer comme idée. Je trouve que ça faisait mon charme. Je combattais la routine comme je le pouvais. Je n'aimais pas être prévisible. Et j'avais réussi mon pari vu la hauteur que le sourcil de Damon avait pris. Puis il fallait aussi avouer que j'avais toujours voulu faire comme dans mon classique, "La Belle et la Bête". j'avais toujours rêvé d'être dans une salle de bal et qu'on m'y fasse danser. Je trainais ce rêve depuis plus de dix ans alors maintenant que j'avais mal jolie (mais vieille Ok mais je m'en tapais) salle de bal, je n'allais surement pas passer à côté de l'occasion.
De plus, Damon me tendit la main, ce qui indiquait qu'il voulait bien, même si on avait pas de musique. On aurait qu'à l'imaginer, comme dans "Hook" ou ils imaginent le repas.
Je ne me fis pas prier pour prendre la main de Damon. Il m'attira alors contre lui, se demandant au passage si je savais danser. Ah... Bonne question! A laquelle je ne savais pas trop répondre. Heureusement, j'avais gagné en grâce et suivre ses pas ne serait surement pas trop dur à faire. Et puis c'est à l'homme de mener donc ça va.

- J'ai pris des cours. Pas de valse mais j'ai pris des cours. j'étais nulle certes mais j'étais humaine et j'ai jamais eu une bonne vue. Ca aide pas. Bref, je ne sais pas ce que tu comptes me faire danser mais ça ne devrait pas être si terrible. Je vais y arriver. Je veux seulement danser. Un rêve de petite fille...

Ce qu’il comptait lui faire danser ? C’était une bonne question. D’après l’humble avis de Damon, et surtout d’après les dires de Belle Amie, elle n’avait jamais dansé ce qu’on pouvait appeler une danse avec partenaire. Bah il fallait bien une première fois à tout.
Le vampire choisit donc un truc simple. Le truc de base quand on prend des cours. Cependant, Damon n’était, ni prof de danse, ni un manuel. Les seuls conseils qu’il pouvait donner à Rose, c’était de suivre ses pas.

« Prête ? »

Juste histoire qu’elle ne soit pas surprise du départ. Bon, ce n’était pas non plus un départ violant, mais quand on ne s’y attendait pas, on pouvait être assuré de marcher sur les pieds de l’autre. Et tout le monde sait que la plus grande hantise de toutes les filles, c’est de marcher sur les pieds de l’autre. Un truc de fou comment elles sont paranos dans ces moment là.
Le truc, c’était simple, il fallait faire l’inverse de l’autre. Quand Damon reculait, il fallait que Rose avance. Quand il allait à gauche, elle allait à droite, etc…

« Avance, droite, droite, gauche, recule, recule, gauche, gauche… »

C’était du grand art. En même temps qu’il parlait, il devait veiller à ne pas faire ce qu’il disait. Chose qui demandait tout de même pas mal de maîtrise. Mais n’aller pas croire qu’il s’était entraîné. C’était faux. Il suffisait juste un peu de maîtrise de soit, et c’était dans la poche.
Tout en continuant de parler, il faisait tournoyer Rose dans un infime partie de la salle de bal. Oui, infime parce que c’était quasiment impossible de faire le tour de toute la salle en une danse.
Voyant que Belle Amie faisait tout ce qu’il disait et qu’elle ne tarda pas à choper le mouvement (qui était bateau, soit dit en passant). Etant donner qu’elle se débrouillait comme une grande, il arrêta de parler et attendait voir si elle se perdait ou pas.

Damon me prit dans ses bras et commença à danser, après m'en avoir avertie comme il se doit. Une très bonne idée, soit dit en passant. J'étais Rose Bellamy après tout. Ca voulait tout dire. Bref, ce que j'essaye de dire par là c'est que s'il ne m'avait pas prévenue, j'aurais très bien pu lui réduire le pied en miettes. Et comme chacun le sait c'est à éviter lorsqu'on danse avec quelqu'un.
Heureusement, rien de mal arriva. Damon lança la danse (qu'il menait fort bien) et me guida. Il m'indiquait la marche à suivre tout en faisait exactement l'inverse. C'était impressionnant. On dit que les hommes ne savent pas faire deux choses à la fois mais je crois que l'on devrait réviser cette théorie, parce que Damon faisait cela à merveille.
Pendant ce temps, j'apprenais notre danse. Danse que j'eus totalement mémorisé moins de dix minutes après, ce qui fit taire Damon.
Le silence s'installa dans cette immense pièce. Je tournoyai dans les bras rassurants du beau vampire (genre un vampire peut être laid!). Seuls nos pas se faisaient entendre. Et je n'avais même pas la longue robe appropriée à ce genre d'activité. cela dit, je ne crois pas que ça gâchait tout. Ca donnait un nouveau souffle à cette danse. Ou pas, ca reste à voir. Toujours est il que Damon réalisait un de mes rêves de fillette, robe longue ou pas.

- Merci de me faire danser, dis-je, rompant alors le silence. Tu te rends pas compte de ce que ça me fais. Puis comme tu danses vraiment bien et que j'y arrive aussi... Ca doit bien rendre. Dommage qu'on ait pas la musique, quoi.

Damon était tout à fait d’accord avec Rose en ce qui concernait la musique. Mais ils ne pouvaient pas vraiment faire grand-chose car il n’y avait pas de musicien (car à l’époque ça se faisait avec des musiciens) et il n’y avait pas de prise électrique pour brancher un poste de musique. Donc, il fallait faire avec. Après tout, on ne pouvait pas avoir le beurre, l’argent du beurre et la crémière qui allait avec. C’était soit l’un, soit l’autre. Or là, ils ne pouvaient que danser. Quoi que le spectacle vu de l’extérieur devait être ridicule. Voir deux personnes danser sans aucune musique devait être un spectacle quelque peu barbant.

Au bout de quelques minutes, Damon mit fin à cette fameuse danse en faisant une révérence comme il se devait dans les années 1 800 lorsqu’une danse se terminait. Cependant, lorsqu’il se releva, il abordait un sourire en coin. Sourire qu’il avait toujours fait, bien que ce genre de sourire était formellement interdit à l’époque car il promettait des choses qu’on ne promettait jamais à une fille, à moins bien sur de se marier avec. C’était un peu comme lorsqu’une jeune fille de haut rang se promenait avec un homme sans chaperon. L’homme devait ensuite l’épouser pour ne pas qu’elle soit déchu du rang qui lui convenait.

« Aller viens, on continue la ballade. »

Il lui prit la main et l’entraina par le couloir qu’ils avaient traversé quelques minutes plus tôt. Cette fois-ci, il fallait monter les escaliers.
Logiquement, il n’y avait rien à craindre des marches car elles étaient de pierre. Donc, aucun risque qu’elles ne soient rongées par quoi que ce soit. Ce n’était pas comme les marches de bois que si on ne les traitait pas, elles étaient soit bouffées par des thermites, soit le bois pourrissait.
Comme l’avait prévu Damon, ils arrivèrent à l’étage. Il s’engagea dans un couloir, entrainant à sa suite Belle Amie.

« Tu veux voir quoi en premier ? Les chambres, la Bibliothèque, le bureau de mon père… »

Il y avait le choix.

Et ce fut encore à Damon de mettre fin à notre petit jeu. Cela dit, c'était bien normal que ce soit à lui de le faire car c'était lui qui avait mené la danse. Je stoppai donc tout mouvement, lui renvoyant humblement ce qui me semblait être une révérence. Comme dans le temps quoi, avec un charmant petit sourire en coin de sa part en plus.
Certes, je ne doutai pas que sa révérence soit plus parfaite que la mienne mais au moins il pourrait dire que je m'étais prêtée au jeu. je trouve cela déjà pas si mal.

Damon m'annonça alors que la promenade dans sa vie pouvait continuer, chose contre laquelle je n'étais pas. Il se saisit de mes doigts et me mena en haut d'un escalier de pierres (heureusement d'ailleurs qu'il était en pierre) aux marches irrégulières. Les choses devenaient intéressantes car nous allions visiter les pièces du haut. Mais les choses devinrent encore plus intéressantes lorsque Damon annonça en prime que je pouvais choisir par quelle salle commencer.
Je souris. j'aurais bien sur pu garder le meilleur pour la fin mais je ne m'en sentais pas la force. Et sans sous entendu aucun, je répondis alors :

- J'aimerais voir ta chambre. Je crève d'envie de savoir où tu vivais quand tu étais mortel.

A la question de Damon, Rose répondit qu’elle avait surtout envie de voir la chambre dans laquelle il dormait lorsqu’il était humain. Le vampire opina du chef. De toute façon, il fallait bien passer par là à un moment où un autre alors…
Il la conduisit dans le grand couloir menant aux chambres. Il y en avait une ribambelle, mais seulement trois avaient été correctement aménagé pour les habitants de la maison.
Tout comme le reste de la maison, le couloir était plongé dans l’ombre. Ce qui était dommage, c’était qu’ils ne pouvaient pas allumer de lampe car ça alerterait ceux qui habitaient aux alentours. La maison était censée être inoccupée et s’ils voyaient de la lumières, les gens se poseraient surement des questions.

La première chambre qu’ils croisèrent fut celle des parents de Damon. Certes, Belle Amie avait demandé la chambre du vampire, mais ils n’allaient pas faire demi-tour pour voir ensuite cette chambre. Il tira doucement le bras de Rose vers le côté et ouvrit la porte. La poignée manqua de lui rester dans la main tellement elle était ancienne.

« C’était la chambre de mes parents. Je ne suis rentré que très rarement ici. Une ou deux fois si ce n’est plus. »

Cette chambre lui était interdite. Les parents et les domestiques étaient les seuls personnes à pouvoir entrer ici. Les rares fois où Damon étaient entrés, c’était lorsqu’il était enfant. Sinon, il n’avait plus jamais remis les pieds ici. Cette salle était comme une découverte pour Damon. Il la regardait un peu comme Belle Amie la regardait.
C’était une grande chambre avec un lit d’époque très grand. Les couleurs étaient simples. Très simple. Aucune décoration à proprement parlé.
Sur le mur du fond se trouvait la coiffeuse où sa mère s’asseyait pour se faire coiffer. Damon s’approcha et prit la brosse dans ses mains. L’argent avait noirci avec le temps.

Damon accepta d'accéder à mon désir. Cela dit, c'était un peu évident qu'il accepte parce qu'on ne demande pas l'avis de quelqu'un pour ensuite n'en faire qu'à sa tête. Certes, y'en a qui font comme ça, mais en principe bah on ne fait pas comme ça.
Bref. Damon me mena dans un long corridor très sombre. Heureusement, j'étais vampire donc je n'avais pas trop de souci pour voir où je mettais les pieds.
Soudain, il me tira le bras. Doucement mais surement. Donc en gros il ne m'arracha pas le membre mais je sentis qu'il me tirait le bras. Puis je le vis ouvrir une porte. Nous entrâmes dans la salle qui ne ressemblait pas à une chambre de jeune homme.
D'ailleurs, j'appris assez vite que nous n'étions pas dans la chambre de Damon, chose que j'avais préssentie. En fait, nous étions dans la chambre des parents de Damon, chambre dans laquelle il n'était pas allé souvent, d'où son expression. Pour une fois, lui et moi étions sur un pied d'égalité. Lui aussi découvrait la salle et c'était intéressant à voir. Personnellement, la chambre de mes parents n'avaient aucun secret pour moi ce qui prouvait bien que les moeurs et autres us avaient considérablement changé.
Je fis le tour de la pièce alors que Damon en faisait autant. Il s'arrêta devant la coiffeuse et je l'y rejoignis. Surement pas pour les mêmes raisons mais passons. La coiffeuse était très belle malgré les années. Le lit aussi d'ailleurs avait du être sympa. Dans un temps reculé, ça va sans dire.

- Ca va? demandai-je à Damon qui tenait alors une brosse dans ses mains, l'esprit vidé de toutes pensée. C'est une jolie chambre, dis-je encore après un silence. Un lit comme ça ça m'aurait pas déplu. J'aurais nagé dedans.

« Ca va. » répondit-il.

Il reposa la brosse et se tourna vers Rose qui lui annonçait qu’elle aurait aimé un lit comme celui-ci. Un sourire se dessina sur les lèvres de Damon. Décidemment, elle était incorrigible. Toujours la même.

« Aller viens, on continue. »

Ce n’était pas comme s’il y avait grand-chose à voir dans les chambres à coucher mais bon, Rose lui aurait demandé à un moment où un autre.
Il attrapa sa main et l’entraina vers la sortie de la chambre. Quand ils retournèrent dans le couloir, Damon ferma la porte derrière eux. Ils continuèrent de marcher dans le couloir. Ils passèrent devant plusieurs portes sans s’arrêter. C’était des chambres d’amis, donc inutile de les visiter. Sinon, le lendemain matin ils seraient encore sur place.
Finalement, ils s’arrêtèrent devant une autre porte. Enfin, c’était plutôt Damon qui s’était arrêté et Rose avait suivit le mouvement.

« On y est. »

Contrairement à la porte de la chambre des parents, celle de la chambre de Damon n’était pas fermée mais plutôt adossée. Il la poussa et entra.

« Bon, c’est pas une chambre moderne, mais c’était ma chambre. »

Contrairement aux chambres d’aujourd’hui, il n’y avait pas de télé, pas de chaine Hi-fi, ni de tralala. La seule chose qu’il y avait, c’était un lit, une armoire, une bibliothèque et un bureau sur lequel une pile de papier était posée.
Damon s’avança dans sa chambre. Il se dirigea vers le bureau et prit l’une des feuilles. C’était son écriture. Il la parcourut rapidement, mais ne prit pas la peine de comprendre pourquoi il avait écrit ça. Ca n’avait plus d’importance maintenant.

Apparemment Damon allait bien. Tant mieux.
Comme nous avions fait le tour de la chambre; il reprit ma main dans la sienne et m'entraina dans la suite de la visite.
Nous longeâmes le long et sombre couloir passant plusieurs portes. Comme elles restèrent closes je supposais qu'il n'y avait rien à y voir. En même temps, vu le nombre de portes, il valait mieux qu'il n'y ait pas un truc à voir dans chacune sinon on y passerait l'année. Voire plus.
Enfin Damon ouvrit une porte. J'entrai enfin dans sa chambre. D'ailleurs, elle n'avait rien d'extraordinaire. Il y avait seulement un grand lit comme j'en aurais voulu un, une armoire et un bureau mal rangé. De toute évidence, Damon n'avait jamais été maniaque.

- C'est pas juste, commentai-je. Tu as exactement le genre de lit que j'aime.

Je souris en visitant la chambre. j'ouvris le placard et farfouillait dans les anciens habits de mon ami, essayant de l'imaginer ainsi vêtu. Puis je vis qu'il relisait ses notes et comme ce qu'il avait pu écrire quelques décennies plus tôt m'intriguait vraiment, je le rejoignis au bureau et saisis moi aussi une feuille. Je lus. Du moins j'essayais. Malheureusement pour moi, tout était en Italien. Fatalement, je ne comprenais pas grand chose.

- C'est vraiment très intéressant d'être ici, commentai-je à nouveau. J'aime ton écriture. Je me demande comment tu faisais pour écrire sans stylo. j'ai essayé d'écrire avec une plume.. Bah je n'y suis jamais arrivée. Sinon, t as pas envie de me traduire une feuille? j'aimerais bien comprendre réellement ce que tu écrivais dans ta jeunesse...

Damon sourit à la remarque de Rose. Il leva les yeux vers son lit. Effectivement, il était grand. Mais rare était les fois où il avait dormi dedans. En fait, il passait la plupart de son temps dehors. Il sortait souvent la nuit et passait des nuits plus que blanches.
Le vampire ne dit rien quand au fait que Belle Amie fouillait un peu partout dans ses placards. Damon revit certains de ses habits avec sourire. Il avait presque oublié qu’il les portait. Et dire qu’avant ça avait de la classe et tout ce que vous voulez. Aujourd’hui si on croisait un type habillé de cette façon, c’était sur que les moqueries allaient fuser.
Enfin bref…
Il reposa la feuille de papier sur le bureau et regarda un peu partout dans sa chambre. Comme dans la plupart de la maison, sa chambre était remplie de toile d’araignée.
Il reporta ensuite son attention sur Belle Amie qui avait pris une feuille et qui la lisait. Enfin, qui essayait plutôt. Cependant, lorsqu’elle lui demanda de traduire, il grimaça.

« Laisse tomber. C’est qu’un ramassis de conneries. »

C’était vrai en plus. Certaines de ces feuilles étaient des papiers qu’il fallait signer. D’où les signatures de Damon en fin de pages. Mais ce n’était pas super important. Enfin, ce ne l’était plus.
Il retourna dans le couloir et se tourna vers Rose qui était restée à la même place.

« Tu viens ? »

Damon n'avait rien dit quant au fait que, oui, j'avais vraiment retourné sa chambre dans tous les sens et fouiller en long, en large et en travers. Ca ne se faisait pas, j'en étais consciente mais le passé de Damon m'intéressait au plus haut point. Alors j'avais fouillé oui, profitant d'une occasion sans doute unique.
Puis il refusa de me traduire ce qu'il avait écrit, prétendant que ce n'était que des conneries. Mouais... En tout cas, si ce n'était que des conneries, il avait du en écrire des tonnes vu le nombre de feuilles sur le bureau. Cela dit, je ne fis pas un scandale parce qu'il n'avait pas eu envie de me traduire ces "conneries". Mais je demandais quand même :

- Est ce que je peux prendre une des feuilles?

Dans le même temps, Damon sortit de sa chambre. Il se planta devant la porte et m'invita à venir, chose que je fis volontiers. je ne doutais pas qu'il me restait pleins de choses à voir,même si j'avais déjà vu celle que je tenais le plus à voir.

- Je suis là, dis-je en le rejoignant et en glissant mes doigts dans sa paume. Et maintenant? On fait quoi maestro?

« Maintenant tu vas remettre cette feuille à sa place » dit-il quand elle lui demanda ce qu’ils faisaient à présent.

Il croisa les bras sur son torse et attendit que Rose ait refait l’aller et retour pour déposer cette feuille qu’elle avait piqué.
C’était tout de même encore ses affaires, et Damon avait quelque peu horreur qu’on les embarque sans son consentement. Ces papiers avaient moisi ici, et ils moisiraient ici.

Quand Belle Amie fut de retour (et sans feuille), il lui prit la main et ils se remirent à longer le couloir.
Ils étaient presque arrivés tout à la fin du couloir lorsque Damon s’arrêta net devant une porte grande ouverte. Il lâcha la main de Rose et s’avança. Il s’arrêta sous l’encadrement de la porte et observa la chambre. Elle était comme lorsqu’il était parti. Majoritairement faite de rose. C’était la chambre d’une fille, aucun doute possible. Le lit était défait ; la plupart des couvertures étaient à terre, les placards ouverts également. Les seules choses qui étaient rangés, étaient les jouets.

Très bien. Puisque je n'avais droit à aucun souvenir venant directement de Damon et bien je ferai sans. Bien sur, je ne dis rien. Mais ça ne m'empêchait pas de le penser. Je n'avais pas demandé cela par... je ne sais pas. Enfin bref j'avais demandé ça pour avoir quelque chose venant de lui. Mais ça ne semblait pas à l'ordre du jour donc on ferait sans.
Je reposai la feuille, prenant soin au passage de ne pas déranger le bazar de Damon et revint comme une gentille petite fille obéissante. Il décroisa alors les bras et reprit ma main. Je la lui laissais, essayant d'oublier cette petite déception. Personnellement, si ça avait été moi, j'aurais agi différemment mais bon BREF.
Damon m'emmena dans une autre chambre. Une chambre rose. Une chambre fille et je n'eus aucun mal à en identifier la propriétaire. C'était évident que la chambre était celle de sa soeur, Alessa.
Je souris et fit le tour de la pièce joliment arrangée. Je me disais néanmoins que j'avais quasiment oublié l'existence d'Alessa, accaparée par mes découvertes; Je m'en voulais presque mais cela dit Damon n'avait pas besoin de le savoir.

- J'adore la chambre de ta soeur. C'est très joli et un peu plus gai que ta chambre.

Belle Amie ne se fit pas prier pour entrer dans la chambre d’Alessa. Damon mit un petit temps avant de rentrer à son tour.

« C’est ici qu’elle a passé pratiquement treize ans enfermée. Elle était tout le temps malade et elle ne pouvait pas sortir aussi souvent qu’elle le souhaitait. »

Néanmoins, Rose avait raison sur une chose, c’était plus gaie que dans sa chambre à lui. Enfin, c’était normale, c’était une chambre de petite fille.

« Tu sais pourquoi cette chambre est aussi éloignée ? » demanda-t-il. « Mon père ne pouvait pas supporter qu’Alessa soit faible. L’entendre pleurer la nuit de douleur le mettait hors de lui. J’ai arrêté de calculer le nombre de fois où il lui a hurlé de se taire. »

Tout en racontant ça, il marchait dans la chambre. Finalement, il s’assit sur le lit d’une personne, soulevant au passage de la poussière.

« J’ai aussi arrêté de compter le nombre de nuit que j’ai passé à ses côtés. »

Tout en respectant les liens frères et sœurs ! Il désigna un fauteuil près de la fenêtre brisée. C’était là dedans qu’il s’asseyait pour discuter avec sa sœur lorsqu’elle était en état de parler. Parfois il continuait à se demander comment elle avait fait pour vivre 13 ans. Dire qu’à la base on lui en avait donné 3 à vivre. Si ce n’est moins…

L'histoire d'Alesse était vraiment pas à l'image de la chambre ou j'étais. Son histoire était aussi noire que les murs étaient roses. J'en avais la nausée. J'imaginais cette petite fille, malade, bien plus que je n'avais du l'être. j'imaginais son père, cette horrible personne criant sur elle (genre ça va changer les choses...). Puis je me pris à imaginer Damon essayant de s'occuper d'elle alors que ce n'était pas son rôle.
Les images me venaient facilement en tête. Je me représentais très bien ces scènes mais ça ne m'empêchait de frémir en entendant Damon. Je le sentais ému, en colère, bref traversé par diverses émotions. Quant à moi, on ne pouvait pas dire que ça allait super. ce genre d'histoire a le don de me fendre le coeur et de me donner envie de pleurer. J'essaye bien sur me maitriser, de ne pas tout prendre à coeur, mais je n'y arrive pas et tout le monde le sait depuis longtemps.

Je rejoignis Damon ou il s'était assis, essayant de ne pas penser à tous ces malheurs. j'évitai aussi de me serrer dans ses bras. Il ne devait pas en avoir envie. Puis je demandais, encore sous le choc de mes émotions (oui vraiment l'empathie c'était fait pour moi) :

- Damon? Tu veux bien qu'on parle d'un truc plus joyeux?

Damon hocha la tête. Non, il n’allait pas pleurer. Déjà parce qu’il ne pouvait pas, et deuxièmement, il n’avait jamais vraiment pleuré dans sa vie donc bon…
Il se leva tout en prenant la main de Rose au passage. Il l’entraina en dehors de la chambre d’Alessa et referma la porte derrière lui.

« Bon, on continue. »

Il l’entraina à la fin du couloir et atterrirent dans un couloir perpendiculaire. Ils tournèrent à gauche.

« On est dans le couloirs où il y a le bureau du paternel, la bibliothèque et tout le toutim. »

C’était surement l’endroit où Damon avait du passer le plus du temps dans la journée. Sauf quand son père décidait qu’il pouvait assister à ses réunions à propos de sa banque, dont il souhaitait ardemment que son fils prenne la relève. Enfin bref… Depuis le début, Damon avait déclaré que c’était de la connerie.
Ils arrivèrent devant une ouverture fermée par deux portes.
Damon lâcha la main de Rose et ouvrit les deux portes.

« V’la la bibliothèque. »

Damon accepta de changer de sujet ce qui revint à quitter la pièce. Une excellente idée soit dit en passant.
Il prit ma main et m'entraina dans un autre corridor, tout aussi sombre, long et grand. Je me demandais si oui ou non je me serai perdue dans une telle maison si j'avais du y vivre. Pendant ce temps, Damon m'entrainait dans la bibliothèque. Je remis donc mes tergiversions à plus tard. Nous avions mieux à faire.

La bibliothèque était immense. Deux fois au moins plus imposante que celle du lycée. Il y avait des milliers de livres épais, recouverts d'une fine couche de poussière grise.
Je fis le tour de la salle, passant mes doigts sur les gros ouvrages à ma portée.

- Dis, ça pèse combien de kilo des machins pareils? demandai-je en constatant que les livres étaient vraiment énormes.

A vrai dire, je me demandais aussi si mes bras étaient capables de soulever ces bouquins ou pas. C'est clair, il n'avaient rien à voir avec les livres de poche qu'on trouve aujourd'hui. Ils devaient même pour la plupart être plus lourds qu'une pile d'encyclopédie. Ou pas? j'en savais rien, en fait.

Damon s’adossa contre le mur tout en croisant les bras. Il regardait Rose qui passait devant les étagères tout en soulevant la poussière avec ses doigts.
Le vampire ne réagit même pas quand elle lui demanda combien de kilos pesaient un bouquin. Il avait prit l’habitude d’entendre des questions bizarres venant de Belle Amie.

« Parce que tu crois qu’on s’amusait à les peser ? »

En clair, ça voulait dire qu’il n’en savait rien. Et il s’en moquait pas mal. A vu de nez, cinq bon kilos, mais est-ce que ça importait vraiment de savoir ? Qui allait les lire aujourd’hui, mis à part personne, ou éventuellement un antiquaire qui prendrait possession de tout ce petit ‘trésor’ ?
D’ailleurs, c’était étonnant que personne n’en ait encore prit la possession. Sérieux, beaucoup de gens auraient déjà sauté sur l’occasion en se disant que ça n’allait manquer à personne ; mais non… Tout était là. A croire que le temps c’était figé depuis qu’Alessa et lui étaient partis. Enfin, sans prendre en compte la poussière etc…
Damon se redressa tout en laissant tomber ses bras qui se trouvaient croisés. Ce n’était pas qu’il s’ennuyait mais la Bibliothèque n’était pas l’endroit qu’il préférait dans cette maison. En même temps, lui et la lecture… Ca faisait parfois 10 000 ! Quand il fallait lire, il lisait (il était obligé), mais quand il pouvait ne pas le faire, il signait tout de suite.

« Bon, on ne va pas moisir ici. »

En clair, ça voulait dire : On change !
Il sortit de la Bibliothèque et attendit que Rose daigne sortir à son tour. Là, au moins, il pouvait être certain que Belle Amie ne prendrait pas de bouquin. Déjà parce que c’était de l’italien et il lui faudrait pas mal de temps avant de tout déchiffrer. Ensuite, les pages devaient partir en miettes maintenant.
Quand Rose fut enfin sorti, Damon ferma les portes. Quand elles entrèrent en contact, de la poussière tomba et le vampire recula d’un pas. La poussière, c’était pas top. Tout le monde était d’accord là-dessus.

Par la suite, Damon prit la main de Rose et ils reprirent donc leur chemin. Cependant, là, il ne savait vraiment pas quoi lui montrer d’autre. Mis à part le bureau du paternel et la salle de réunion, mais franchement, ça ne valait pas tellement le déplacement. Voir un bureau avec une chaise et on ne sait trop combien de dossiers… Et une salle avec une grande table et pleins de chaises… Non sérieusement, si on voulait voir un truc comme ça, il suffisait d’allumer la télé et regarder une émission policière ou un truc dans le genre.

« Tu veux voir quoi maintenant ? »

Ca, c’était d’la question ! C’était lui le ‘guide’ et c’était lui qui demandait ce qu’ils allaient voir maintenant. Enfin toujours était-il qu’il n’y avait plus grand-chose à voir dans cette maison.
Ils continuaient de marcher tout droit. Tant que Rose n’ouvrirait pas la bouche, ils continueraient comme ça.

Finalement, ils arrivèrent dans un couloir, un peu plus illuminé que les autres. Au fond une grande peinture.

« Encore un truc de famille. On y est tous. »

C'est-à-dire, le père, la mère, le fils et la fille (UNE FAMILLE ! xD).
Ne voyant pas trop ce qu’ils pourraient faire d’autre en ce moment, ils s’avancèrent jusqu’au tableau qui était aussi grand que ceux qu’ils avaient vu un peu plus tôt.